Definitely – The Kissinmass

Où sont les influences britanniques revendiquées par la production du groupe clermontois ? On nous parle de Blur et Supergrass et il n’en est rien, rien non plus de leur passion adolescente pour Cure et Depeche Mode. Cet album ne sonne pas du tout anglais, il ne sonne pas du tout. Le clavier omniprésent n’a rien des fulgurances de la new-wave des 80’s et on se surprend à souhaiter qu’il se taise.

Cet album est plat, si c’est ça le futur du rock pour la presse écrite on est mal barrés. Il convient de rétablir la vérité que nous impose nos oreilles : ce n’est pas encore de la variété, c’est déjà de la guimauve. On dirait du rock FM des années 80. Ce disque sonne vieux (ça encore ce n’est pas trop grave) et aseptisé. Non, ce n’est pas du rock, ce n’est rien du tout, on s’ennuie à l’écoute de ce deuxième album du groupe et si on se méfiait des choix d’une certaine presse, cette impression négative se confirme de jour en jour. Il devient de plus en plus évident qu’il n’y a plus de rock dans certains magazines, on y parle encore de musique, mais de mauvais goût ou franchement ringarde. Pourtant, nous ne cherchons pas à être à la pointe des tendances, juste à écouter de bons disques de rock et pour ça, on repassera et il faudra aller voir ailleurs que dans cet album raté que nous avons eu le courage d’écouter, passant sur les a priori négatifs venant d’une promo flatteuse et aguichante. Mais une fois de plus la couverture est plus attractive que le contenu , comme pour un mauvais roman. Fuyons donc cette escroquerie qui n’a de pop que le nom.

S/t – Mountain Bike

Sorti au mois de janvier, le premier album du groupe belge Mountain Bike est une révélation. Moins extrémiste que The Oh Sees, ce groupe compose de belles chansons et n’est pas sans rappeler par moments Blur.

Mountain Bike est un quatuor belge donc, de Bruxelles pour être précis, composé de deux guitares, une basse et une batterie, et il sort avec ce « I Lost My Hopes In Paradise » son premier album sur le label Humpty Dumpty. La presse ne s’en est pas emparée et nous sommes peu nombreux à avoir remarqué ce disque que nous conseillons à tous les amateurs de rock brut et sincère, et néanmoins aimant les mélodies.

En effet, les quatre de Bruxelles nous livrent une garage-pop enregistrée à l’arrache et avec un soucis d’authenticité (fuzz d’époque et batterie en avant), avec un bonheur inégal (certains titres sont mal mixés, d’autres ont un son excellent) et des titres aguicheurs (le superbe World Land qui ouvre l’album et la ballade qui donne son titre à l’album). Nous avons tout de suite repéré cet éloge du binaire et des guitares énervées (Japanese Guitar en est le meilleur représentant) et nous le proposons à nos lecteurs avec quelque mois de retard, veuillez-nous en excuser.

La visite commence par l’énergique World Land, un potentiel standard du rock dans les playlists de DJ, qui met une claque et donne envie d’en savoir plus. Suit un beau morceau calme et légèrement psychédélique, I Lost My Hopes In Paradise. En troisième position arrive un morceau dans la même veine que le premier, Eveything But A gift, batterie tribale, fuzz vintage, guitare enlevée façon Arctic Monkeys des débuts et refrain qui déboule pour emporter l’adhésion. Puis c’est au tour du très garage Russian Roulette, qui fait presque exploser notre casque d’écoute. Just Good Friends, aux accents country, est une belle chanson interprétée seulement avec une guitare et la voix, rejoint tardivement par une basse langoureuse. Puis nous avons droit à un jerk plus conventionnel, Is That All About Money. À ce classicisme garage succède un titre aussi speed et bruyant que Metz, au titre étrange de Cigogne, qui est le plus sale de l’album. Torture débute par une basse tranchante suivie par une batterie rentre-dedans et des arpèges de guitare psyché et se poursuit par un refrain punk, avant de passer à un break fou furieux où la guitare se déchaîne. Le prix du riff qui tue pourrait être remporté par le morceau Got Power qui se déroule imperturbablement pour notre plus grand bonheur. L’exercice est périlleux et beaucoup s’y sont risqués sans atteindre un tel degré de réussite. Après ce coup de maître survient la troisième ballade, Hanging Around, où se fait voir la ressemblance avec Blur. Elle se termine sur un solo d’orgue sixties du plus bel effet. L’album se clôture par le très beau Japanese Guitar, qui est le meilleur titre de cet album qui aurait dû être disque du mois car il mérite amplement que vous vous le procuriez.

Pour un premier album, c’est une belle réussite et nos voisins belges prouvent une fois de plus qu’ils sont à la hauteur du rock international et ne font pas de la figuration.

Miami vice – DJ Cam

Le moment est venu de parler d’électro.

Nouvel album du DJ français DJ Cam, pionnier depuis 1994 d’un genre nommé abstact hip-hop, au croisement de l’ambient et des beats syncopés. Il s’était fait remarquer en produisant des albums instrumentaux séduisants et originaux pour l’époque.

Force est de constater qu’aujourd’hui l’électro s’est tellement popularisée que l’effet de surprise ne fonctionne plus. Ses boîtes à rythmes sonnent cheap, nous rappelant la deep house, ses nappes de synthétiseur sonnent convenues. La drum’n’bass et l’ambient ont accroché nos oreilles et les ont habituées à plus d’audace. Il faut attendre le cinquième titre de l’album pour entendre un agréable piano, et c’est les quatre titres rappés les plus convaincants sur cet album. Dommage pour un artiste dont la musique instrumentale nous emportait vers de douces rèveries parmi d’envoutants paysages sonores.

Le titre en ouverture de l’album sonne plat, le disque dans son ensemble ne fait que répéter le brillant passé de l’artiste. On préférera le DJ Kicks paru en 1997 pour une entrée en matière. On n’épiloguera pas sur le sample d’In The Air Tonight de Phil Collins et la mégalomanie du titre, qui ne nous a pas empêché d’écouter l’album du début à la fin, et ce plusieurs fois de suite, comme quoi nous sommes tolérants. Cet album est la B.O. d’une série qui est devenue culte, parait-il, mais il nous parait un peu léger pour une musique de film. Nous sommes loin de ce qu’à pu faire Herbie Hancock avec des synthétiseurs.

Pigalle – Flip Grater

Pigalle est le nom de l’album, choisi en référence au studio Pigalle, situé à Paris dans le quartier du même nom, où il a été enregistré par une équipe locale. Ce quartier est visité par tous les touristes étrangers et participe de l’image de la capitale. Quand on est Parisien on se demande un peu pour quelle raison, tant il est peu attrayant, mais c’est comme ça.

La chanteuse Néo-Zélandaise Flip Grater, qui doit son pseudonyme au héros du feuilleton Flipper le dauphin, a donc posé ses valises à Paris et elle y a enregistré ce bel album, à la fois acoustique et électrifié, qui prend l’auditeur par surprise. Cette artiste, qui en est à son quatrième opus, gagne avec celui-ci la reconnaissance de la presse et du public : en effet, elle a eu droit à une interview dans le quotidien Libération et à un article dans les Inrocks, et son disque est entré dans les charts US. Il faut dire qu’il y a de quoi : son folk est attachant et sa voix distille une mélancolie douce-amère, dans une atmosphère décrivant ce qu’elle a ressenti lors de ses promenades dans la capitale. C’est donc un carnet d’impressions et de ressenti, une forte charge émotionnelle qu’elle a voulu retranscrire dans ces onze titres.

Il est appréciable de voir ce début de reconnaissance pour une artiste sur laquelle nous avons craqué. Nous ne sommes pas les seuls, ce qui nous rassure, nous qui avons parfois l’impression de lutter dans notre coin pour des musiques de qualité, nous sommes cette fois en phase avec le reste du monde et cela fait du bien au moral.

L’album commence tout en douceur avec The Quit, ballade sur une trame de guitare sèche. Puis on passe à plus d’électricité et de noirceur avec Diggin’ For The Devil, très fort, c’est le titre le plus intense de l’album. Moins sombre, Exit Sign est quand même électrifié. On passe ensuite au kitsch d’Hide and Seek, une valse au piano accompagnée de trompette, amusante sans plus. On revient ensuite à une ballade, Hymns, où les arpèges de guitare sèche sont enrichis de licks de guitare électrique. Même orchestration pour Justin Was A Junkie, une histoire poignante. On enchaine avec My Only Doll, aux accords de guitare électrique, puis on revient à l’acoustique sur les titres qui suivent, Marry Me et The Safety Of The Lights. Sur The Smell Of Strangers on retrouve une batterie et une contrebasse, dont on avait presque oublié l’absence sur le reste de l’album tant il est porté par la voix de Flip Grater. On termine par un duo avec Nicolas Ker, To The Devil, sorte de friandise ou de bonus track, comme on dit en anglais.

Bref cet album est attachant, dépouillé dans ses orchestrations, et la magie opère, même sur des morceaux avec pour seul accompagnement une guitare sèche. On se laisse prendre par l’ambiance et cette voix chaude et envoûtante qui à elle seule rend ce disque captivant.

Strut – Lenny Kravitz

Lenny Kravitz est ce que le public de la TV connait du rock, Chamber est un tube planétaire que vous avez forcément entendu, ne serait-ce qu’au café, et le monsieur n’a pas besoin de nous pour se faire connaitre .

C’est encore un peu l’été, on peut se laisser aller, et regarder de plus près les disques qu’on nous envoie. N’hésitons pas et sortons de nos habitudes : normalement, cet album n’entre pas dans nos attributions, trop grosse machine et pas assez indé. Qui d’autre que lui, à part les Rolling Stones et Aerosmith, brandit l’étendard du rock auprès du grand public ? Mais ce disque fait du bien aux oreilles, pour paraphraser le slogan d’une radio FM où il passe régulièrement. Et ça fait du bien de revenir aux fondamentaux du rock, car Lenny Kravitz maintient vivante une tradition musicale : fortement imprégné de soul-music, il a souvent puisé dans la discographie des années ’70 et ne brillait pas jusqu’à présent par son originalité. Sur cet album, il s’aventure le temps des deux premiers titres sur les pistes de danse (Sex et Chamber) avant de retourner à un rock terriblement efficace et charnel où la seule faute de goût est un sax FM qui nous délivre de temps en temps un solo sans surprise et qui pourrait figurer chez tout autre que lui ( New York City et surtout Frankenstein, qui commençait pourtant bien). Néanmoins, son chant est personnel, et on le reconnait dès qu’il passe en radio sans qu’un animateur ait besoin de le présenter et sans qu’on se pose la question. Il y a un style Lenny Kravitz, qui s’est imposé depuis « Mama said ».

Cet album comprend douze titres, il est donc assez long, on n’a pas le sentiment de s’être fait gruger, et ne contient qu’une fausse ballade, The Pleasure And The Pain, toute en tension jusqu’au refrain. Rien que du massif, sur des tempos moyens. Il n’y a qu’ un titre rapide,  I’m a believer, qui montre que Lenny Kravitz et ses musiciens ne sont pas à l’aise sur ce genre de rythmes et sont plutôt faits pour l’entre deux, où le morceau avance et s’impose comme une évidence décontractée. Nos préférés sont Dirty White BootsStrut et Frankenstein avec son groove des bayous. Avec ce disque, Lenny Kravitz s’impose comme un incontournable du rock vivant et à défaut d’inventer un nouveau son il perfectionne son travail et assoit sa réputation de rocker superstar.

The Day’s War – Lonely The Brave

On attend beaucoup de nos voisins britanniques, qui nous ont habitués à des prouesses musicales et à des périodes riches et créatives. On guette les nouveautés discographiques comme autant de signes de la promesse d’une nouvelle explosion. Au moindre frétillement nous nous mettons en route comme le gouvernement cherche les points de croissance.

Las, point de vague mais des francs-tireurs qui apportent leur pierre à une histoire mouvementée. Il est rare de nos jours d’entendre quelque chose de neuf venant de Grande Bretagne, la tendance étant de revenir aux sources du rock’n’roll, comme le font très bien The Jim Jones Revue et The Fratellis. Mais très peu de groupes proposent une musique différente, électrique, sauvage et originale. On retrouve chez Lonely The Brave le lyrisme et  l’avalanche de guitares des débuts de U2.

Lonely TheBrave est un groupe héroîque , certains trouveront l’ensemble grandiloquent, en tout cas ces 14 titres nous remuent et nous émeuvent. On sent des influences nu-metal, mais elles sont digérées et la ryhtmique est classique sans chercher le crosssover. Ces musiciens de Cambridge viennent probablement du métal, comme nous pouvons le deviner à certaines attitudes sur scène, mais fait du rock british, avec des parties de guitare affranchies du rythm’n’blues et loin du punk et des clichés, traçant leur propre voie comme savaient le faire Public Image Limited, notamment.

Discuter avec leur guitariste est passionnant, c’est lui le moteur du groupe (voir notre interview). On pourra trouver le chant monotone, en tout cas il a sa marque de fabrique et on le reconnaît dès le deuxième titre. Il apporte un élément de cohérence à un album qui cependant ne part pas dans tous les sens et reste fidèle à une ligne directrice, à un son unique et personnel. Lonely The Brave a une forte personnalité, une grosse pêche et cette musique a une âme, un souffle qui nous emporte tout au long de cet album énergique et sophistiqué. Les titres les plus évidents : Trick Of The LightBackroads, Victory Line. Notre préféré: là encore Backroads remporte le prix.

Seven Dials – Roddy Frame

Vous vous souvenez peut-être encore d’Aztec Camera, groupe pop des années ’80, de leur titre Oblivious et de leur leader Roddy Frame, encensé par le NME qui le décrivait comme l’un des songwriters les plus doués de sa génération.

Roddy Frame, après l’arrêt du groupe en 1995, a poursuivi une carrière solo et nous livre cette année son quatrième album, lequel coïncide avec des dates de concert en France et en Allemagne.

Comme à l’époque d’Aztec Camera, Roddy Frame fait de la pop acoustique gentillette et pas du tout agressive, empreinte de bossa nova et de country. Le bonhomme ne s’est pas métamorphosé brusquement, il poursuit tranquillement sa route, faisant du Aztec Camera en solo. Il nous offre avec cet album dix chansons calmes qui démontrent surtout son indéniable talent de guitariste. Pour le songwriting, il semble dépassé par la concurrence et il n’y a pas sur cet album de titre fort qui pourrait prétendre au statut de tube, à part le morceau On the wave, plus produit que le reste de l’album.

Sur plusieurs titres, sa façon de chanter fait penser à Morrissey (Postcard, Forty Days of Rain) ce qui n’est pas pour nous déplaire. Ce n’est certes pas un grand album : il manque de saveur, n’en reste pas moins agréable à écouter mais ne capte pas l’attention plus que cela. On préfèrera un disque de vrai folk. Bon guitariste, chanteur intéressant, Roddy Frame possède des atouts pour plaire mais l’écoute de ce disque ne recèle aucune magie. Ce n’est pas le grand retour annoncé et on l’écoutera par curiosité, pour voir ce que devient quelqu’un qu’on a aimé.

New Shores – Black Submarine

Nous avons plutôt l’habitude des chansons brutes et énergiques, courtes et incisives, plus que des dérapages vers la sophistication et la rencontre musicale. Cet album de Black Submarine nous prend à contrepied en proposant un trip-hop rock osé et particulièrement envoûtant.

Ce projet des anciens membres de The Verve, Nick McCabe et Simon Jones, est sans doute cérébral, mais prend aux tripes et s’adresse aussi au corps par sa rythmique puissante : le batteur Mig Shillace est impressionnant d’efficacité et assoit les mélodies du groupe sur une base solide que nous n’avions entendues que dans le dub anglais. Des mélodies, il y en a, et bien écrites, chantées tantôt par la voix masculine de l’un des musiciens, Nick MacCabe, tantôt par une Amelia Tucker remarquable dans ses développements du chant sur la trame harmonique. Cet album intéressera aussi bien les fans de Portishead que les amateurs de pop anglaise et nous osons dire que Back Submarine est un groupe qui avance, ce qui est rare en ses temps où l’on nous propose des kilos d’électro pop commerciale et rarement des expérimentations musicales. Pour une fois qu’un groupe tente un mélange audacieux, profitons-en.

L’album s’ouvre par le titre éponyme Black Submarine , angoissant et bruitiste, sorte d’intro qui nous balance du son plein les oreilles, histoire de nous mettre en appétit, mais qui donne une fausse idée de l’album. Puis le groupe nous joue un Here So Rain qui est selon nous le titre le plus efficace de ce CD, avec une basse-batterie implacable digne des productions d’Adrian Sherwood, et des violons qui relèvent le morceau. On entend les cordes sur le titre suivant, Heart First, lyrique et pop à souhait. On retrouve le groove infernal sur The Love In Me et sa guitare torturée. Moment d’accalmie avec l’acoustique Move Me A Mountain, qui tombe à pic après la furia du titre précédent. On repart en douceur avec Is This All We Feel ?, comme quoi l’ordre des morceaux est lui aussi pensé comme devant s’intégrer à un tout. Cette musique est manifestement pensée pour le live et n’est pas seulement un travail de studio, d’ailleurs les synthétiseurs sont discrets sauf sur l’intro, et la plupart des titres sont rehaussés de vrais violons, arrangés par Davide Rossi.

Le 7è titre, Everything That Happened To Me Is You, est la plus belle chanson de l’album, et nous montre ce que donne un groupe pop britannique en acoustique, quand il ne sort pas l’artillerie lourde. On retrouve quand même la section rythmique sur le suivant Lover, qui n’est pas mal non plus, reconnaissons-le.  Le titre Heavy Day sonne convenu, avec la même batterie que Here So Rain et son chant plus commercial. Nous préférons la mélodie de You’ve never Been Here, plus sereine et plus touchante, moins braillarde que le précédent morceau, et qui clôt normalement le disque.

La version CD comporte 3 titres de plus que le vinyle, dont un fantastique Just A Second Away qui rappelle un peu le Black Rock des 70’s de Funkadelic, et deux titres moins intéressants, que nous ne passerons pas en revue.

Pour résumer, nous dirons qu’il s’agit d’un album riche, un peu long (les titres font parfois jusqu’à 7 minutes), mais passionnant, captivant de bout en bout. Il en donne pour son argent, si on pense que la pop ne se réduit pas à Blur (que nous aimons bien), et si on espère entendre quelque chose de neuf qui fait avancer la musique. Ce disque est, je vous le confie, ce que j’aurais rêvé de créer en tant que musicien, il y a dix ans. Black Submarine a réalisé la musique que beaucoup rêvait d’entendre, un grand merci à eux.

Ancient Astronauts – Holy Mountain

Holy Mountain se présente comme un groupe de hard-rock et propose un univers de Science-Fiction.

En fait il s’agit d’un groupe comme Radio Moskow, qui pratique un rock façon Jimi Hendrix période Band Of Gypsies, plus que du hard rock stricto sensu.

Holy Mountain,  dont le nom fait référence à un film de 1973 d’Alejandro Jodorowski, la Montagne sacrée, a sorti son premier LP, « Earth Measures », en 2012. Pour ce deuxième album, le groupe a signé sur le label Chemikal Underground, qui s’occupe entre autres de Mogwai et s’est vu réduire à un trio composé du remarquable batteur Pete Flett, du bassiste Allan Stewart et du chanteur/guitariste Andy Mc Glone qui est plus guitariste que chanteur comme nous le verrons par la suite. Le clavier Graham Smillie a disparu de ce 8 titres.

Le propos est de reprendre les choses en 1969, et cet opus est délicieusement hors du temps. Il ravira toutes les générations, celles qui connaissent la discographie d’Hendrix comme celles qui en ignorent tout et découvrent cette musique avec de nouveaux groupes tels que Holy Mountain.

La musique du groupe s’appuie sur les riffs, une base basse-guitare, et pourrait très bien être uniquement instrumentale. La gamme vocale d’Andy Mc Glone est réduite mais cela ne dérange pas et n’empêche pas outre mesure. C’est un guitariste qui s’est mis au chant parce qu’il fallait bien que quelqu’un s’y colle, et nous sommes ici loin d’un Robert Plant de Led Zeppelin ou d’un Ian Gillan de Deep Purple.  Néanmoins, ce n’est jamais rébarbatif et ce disque réjouit le cœur comme un bon vieux blues.

On retiendra les titre Luftwizard, Star King, Tokyo et Hollow Hill, et si on n’atteint pas les sommets , on a droit à un album honnête et plaisant, loin des modes et des préoccupations médiatiques.

Humble Sky – Bleech

Avec son 2è album, « Humble Sky », le trio anglais the Bleech s’impose comme l’un des acteurs majeurs du rock actuel.

Il est difficile de parler d’une extase. C’est pourtant ce que nous avons éprouvé à l’écoute de « Humble Sky », deuxième album du trio britannique The Bleech. Ça faisait longtemps qu’un album ne nous avait pas fait autant vibrer et nous allons cependant essayer de vous faire partager cette émotion. Nous nous levons en pleine nuit pour l’écouter et il calme nos insomnies, nous permettant de nous endormir un sourire aux lèvres. Cet album va rendre votre conjoint jaloux et vous accaparer autant qu’un match de foot de la Ligue des Champions.

The Bleech est à part dans le rock britannique : rien dans ce disque ne rappelle les années soixante, une fois n’est pas coutume, et les chansons qui le composent sont profondément originales et collent à notre époque. The Bleech joue le rock actuel, rien que ça, et nous avons la chance de le chroniquer. Nous savons que nous tenons là un album exceptionnel et qu’il n’en sera pas comme cela tous les mois, alors ne boudons pas notre plaisir.

Retenez bien the nom : the Bleech.  Plus pop que le premier, il enfonce tous les groupes de power pop en proposant l’ultime rencontre de mélodies enivrantes et de guitares sales et rageuses. Bleech joue ce que nous cherchions depuis des années, et cet album est puissant, et marquera l’année 2014, si l’on s’en tient à ce qu’on a entendu jusqu’à présent.

Certains disent qu’il n’y a que trois accords, et bien nous n’en demandons pas plus aux groupes de rock. C’est d’ailleurs inexact, the Bleech ne sonne pas comme un groupe punk, la production de « Humble Sky » traite les guitares à la manière du grunge et le groupe nous livre là une leçon de rock’n’roll. En trio s’il vous plait, comme Nirvana autrefois. Et oui, ils ne sont que trois, et la guitare et la basse remplissent l’espace tandis que le batteur emporte les chansons dans un raffut réjouissant.Cet album, dont nous retenons les titres Not Like YouEasy Ride et le sompteux Light Up The World, est une réussite du début à la fin et ça faisait longtemps que nous ne nous étions pas mis à nous trémousser comme un teenager . Profitez de The Bleech avant qu’ils ne soient un phénomène de stades et qu’ils aient reçus comme Nirvana une consécration mondiale. Pour quelques temps encore c’est un groupe pour aficionados du rock, mais qui au vu de cette livraison ne devrait pas le rester : considérez que vous avez encore la chance de les écouter avant le succès qui sera amplement mérité.