Karoline Rose – Le Pop-Up du Label – 08 juin 2017

Karoline Rose est une jeune artiste franco-allemande que nous avions remarqué en première partie du groupe féminin Toybloïd Nous sommes allés la voir une seconde fois en concert et ce soir-là, elle jouait en tête d’affiche pour la première fois de sa vie dans la petite salle du Pop-Up Du Label, qui ne nous a jamais déçue.

En lever de rideau nous avons pu apprécier une chanteuse que nous ne connaissions pas, Nina Johansson, qui propose une pop de qualité qui n’est jamais mièvre. Elle se produit accompagnée d’un clavier-guitariste et d’un gars aux machines. Elle chante plutôt bien, et la musique n’est pas désagréable pour une utilisation d’instruments électroniques.

Après ce court set arriva Karoline Rose, toute seule avec sa guitare électrique. Et là, ce fut le choc : c’est une chanteuse remarquable, elle a un vrai talent ce petit bout de femme un peu ronde. Mais quelle voix ! Elle a une présence sur scène et sa formule voix-guitare rempli l’espace sonore et ne sonne pas minimal. Nous ne saisissons pas le principe de ses compositions, mais ce qu’elle donne à entendre est efficace, original et hors des sentiers battus. C’est son chant et ses mélodies qui dominent et que l’on suit sans difficultés. Il suffit de se laisser porter pour l’apprécier. Elle a quand même un gros son malgré la simplicité de son instrumentation. Elle chante le plus souvent en anglais, parfois en allemand, ce qui passe très bien, et ses influences hip-hop, genre dont elle provient, ne sont pas désagréables. Autre génération, autre culture, comme quoi on peut avoir baigné dans le hip-hop et passer à quelque chose de radicalement nouveau avec de rais instruments. Cette jeune femme est visiblement douée, et elle devrait émerger et faire parler d’elle.

The Amazons – The Amazons

Le premier album du groupe anglais The Amazons, originaires de Reading, sort fin mai 2017 et nous avons choisi de vous en parler tant ils nous ont impressionnés lors de leur concert parisien dans la fameuse petite salle de la Mécanique Ondulatoire.

Nous sommes toujours étonnés de voir d’aussi bons groupes se produire dans un si petit endroit. Et, six mois après, si tout va bien, on les retrouve dans de plus grandes salles. En l’occurrence, The Amazons ouvraient à la Cigale pour le groupe de pop punk You Me At Six, ce qui est très bon pour leur avenir. Ils font la première partie sur toute la tournée européenne du groupe. C’est d’ailleurs devant la Cigale que nous les avons rencontrés et que nous avons pu leur poser quelques questions. Il en ressort que ce sont des gens sympas, accessibles et expérimentés malgré leur formation récente, en 2014. Nous avons ainsi appris qu’à leur tous débuts, ils se sont faits les dents sur des reprises de Nirvana, des Ramones, Arctic Monkeys, Bloc Party et System Of A Dawn. Ce ne sont pas des poseurs mais de vrais musiciens qui ont déjà atteint avec ce premier album un niveau impressionnant. Ils ont dû mettre une claque aux lycéennes qui se pressaient pour le concert. Par moments, ils font penser fortement aux Arctic Monkeys et à Royal Blood. Si cet album ressemble comme deux gouttes d’eau à leur set live, c’est qu’il a été enregistré live, justement, pour retranscrire l’atmosphère de leurs concerts. Et si le groupe existe officiellement depuis 2014, ils se connaissent depuis 10 ans, le drummer étant le dernier arrivé. Leurs influences sont les grands du rock, Led Zeppelin, Nirvana et les Stones. Leur rock est plutôt classique et cela fait du bien. Est-ce vraiment indé ? En tout cas, c’est du lourd et du puissant, et la production de leur disque est excellente.

Il débute par un titre speed, presque punk, au couplet basique, Stay With Me qui fort heureusement est suivi d’un refrain qui fait décoller le morceau. Le deuxième titre vaut aussi par son refrain. The Amazons ont décidément le sens de la mélodie. La construction est classique, et cela peut plaire à une oreille habituée à la pop. Le troisième titre est le tubesque In My Mind qui nous les fit découvrir et qui est leur chanson la plus évidente. En tout cas, elle montre les capacités vocales de leur chanteur qui tient là un moment de bravoure. Vient ensuite le titre  Junk Food Forever  que vous connaissez si vous êtes allés voir le site officiel du groupe et qui leur sert de carte de visite. Tempo moyen, superbe rythmique et guitare dans l’air du temps. Le suivant, Raindrops, nous fait terriblement penser aux Arctic Monkeys, ce qui n’est pas pour nous déplaire, les Monkeys ayant pondu à notre avis l’album rock de la décennie. Encore un titre tubesque avec Black Magic et son beat dance music. C’est le morceau le plus inattendu de cet album, c’est aussi celui qui fait le plus remuer le public en concert. Il est très seventies et le chanteur est au top. Il conviendra parfaitement aux habitués des dancefloors sans pour autant faire dans le racolage. Vient ensuite Ultraviolet, qui est excellent et propose de belles parties de guitare. C’est également le cas de Little Something, très rock’n’roll et qui satisfera les puristes. Il y en a pour tous les goûts sur cet album qui est plus varié qu’on pourrait le supposer au premier abord.

On retrouve l’influence Arctic Monkeys sur le suivant, Holly Roller, qui est l’un des plus calmes du disque. Something In The Water est lui aussi un morceau relativement lent par rapport au reste du CD. On retrouve là encore leurs structures de morceaux très construits. Sur ce titre comme sur le précédent, le lead guitariste se montre inspiré et très présent.

L’album se termine par une fausse surprise, car ils nous font le coup de la ballade au piano qui repose après un tel déluge sonore.

Nous n’en revenons toujours pas d’avoir eu la chance de les voir dans une petite salle et de pouvoir les rencontrer aussi facilement, car ce groupe va faire parler de lui dans le futur. Ce ne sont pas des plaisantins, et nous nous sommes vraiment fait plaisir en écoutant cet album.

Les Daltons – L’Alimentari (Paris) – le 26 mai 2017

Ce concert dans la cave d’un restaurant de Ménilmontant était gratuit et annoncé seulement sur Facebook. Pourtant, la salle était presque vide, il y avait à tout casser 30 personnes pour voir le groupe parisien Les Daltons et entendre mixer le DJ Baldo, grand spécialiste du garage-rock.

Ce concert est une surprise musicale, car les Daltons sont un vieux groupe qui a commencé il y a fort longtemps, en même temps que les Wampas, qui figuraient sur le même label indépendant Creepy Crawly. C’est une surprise car ils ont su se renouveler et ils vieillissent plutôt bien. Ils se présentent comme « les branleurs des années 80 » et leur style a bien changé depuis cette époque. Fini le rock’n’roll sauvage et hyper énergique, ils proposent désormais au public un rock calme et élégant, avec de très bons textes en français, qui correspond plus que par le passé à la ligne d’Indiepoprock, sinon nous n’en aurions pas parlé. Leur album « Objet Ancien » a reçu un bon accueil de la presse et nous l’avons acheté lors de ce concert, tant leur prestation nous a convaincue. Cela fait longtemps que nous écoutons ce disque et que nous cherchons une occasion d’aller les voir en live.

Récemment ils ont joué au Gibus en première partie du groupe punk Les Olivenstein’s, mais ce n’est pas un groupe punk, car ils sonnent actuel malgré leur cinquantaine tapante. Sur certains morceaux on trouve effectivement une basse new-wave, sans pour autant verser dans le post-punk, les influences restent discrètes. Patrick Williams, la figure de proue du groupe, récite ses textes plus qu’il ne chante et pourtant cela passe comme une lettre à la poste et ce n’est pas désagréable.

Leurs morceaux, à force d’écoute, nous sont entrés dans la tête et nous connaissons les titres phares de leur set :  Costume de merde, Jeunesse perdue, CDD qui est plus social, et Picasso, chanson sur le fameux peintre du XXè siècle.

Nous regrettons qu’il y ait eu aussi peu de public pour ce qui était l’inauguration d’un nouveau lieu parisien, comme quoi il existe toujours dans la capitale des espaces où l’on peut organiser des concerts.

Kane Strang + White – La Boule Noire (Paris) – le 24 Mai 2017

Nous sommes allés voir l’artiste Kane Strang en concert pour deux raisons : la première est de revoir la petite salle de Pigalle qui jouxte la Cigale. Eh bien, elle n’a pas changé ! En effet, nous l’avons connue par le passé et nous rassurons le public : elle est intacte. Ce ne sont plus les mêmes employés ni les mêmes videurs, mais ils sont agréables malgré le fait que nous soyons en période d’attentats et donc peu propice aux spectacles parisiens.

La deuxième raison est purement musicale : nous avons voulu coller à ce qui se fait aujourd’hui et à ce que nous pouvons entendre à la radio dans la catégorie indé. Indé, c’est ce que nous pouvons dire de Kane Strang qui jouait en lever de rideau du groupe White que nous avons découvert à l’occasion. Pour être franc, c’est un recentrage sur les tendances actuelles.

Parlons d’abord de Kane Strang : il était ce soir accompagné d’un combo batterie, basse et guitare. Manifestement et à l’écoute, ils ne jouent pas ensemble depuis très longtemps. Ils sont hésitants et jeunes, malgré le son qui est ce que nous attendons, surtout à la guitare. Ils ont bien le son que nous avions identifié fin 2016. Leurs compositions ont du charme, et ne sont pas désagréables même si nous avons entendu mieux avec l’album du groupe Diiv, chroniqué sur ce site. Nous sommes venus pour eux, et nous avons pu constater qu’il y a encore du travail à fournir pour emporter l’adhésion.

En tête d’affiche il y avait les Ecossais du groupe White, moins timides et plus pop. C’est un groupe dans l’air du temps. Ce qui veut dire que ce n’est pas ce que nous avons entendu de mieux cette année, mis ce n’est pas non plus mauvais. Seulement conforme à ce que font beaucoup de groupes actuels. On pourrait appeler cela du Glam-Disco-Pop, car pour un musicien il s’agit de rythmiques disco-funky avec un chant différent. C’est un bon chanteur de pop qui a suffisamment de voix pour pouvoir chanter du heavy-metal si l’envie lui en prenait. Techniquement, ce qu’ils jouent est simple, mais là n’est pas la question, nous ne nous attendons pas à du jazz-rock. Ce groupe indisposera les puristes mais il passera très bien auprès d’un public habitué aux dancefloors. C’est d’ailleurs à la fin du concert que ça devient très bon, lorsqu’ils lâchent enfin le beat discoïde pour des rythmes plus lents qui leur réussissent mieux. Cela devient alors plus sympathique. C’est vrai que la batteuse du groupe joue la même figure rythmique pendant la majeure partie du set. Mais cette tendance au disco-funky est, nous l’avons dit, très répandue actuellement, ne serait-ce que chez Foals et Kasabian. Difficile alors de l’ignorer.

The Psychotic Monks – Le Petit Bain ( Paris) – 30 mars 2017

Bluffés par leur concert au Point Ephémère, nous sommes retournés voir les parisiens de The Psychotic Monks en concert dans la capitale. C’était la teuf pour la sortie de leur premier album (il sort le 21 avril) et le bateau du Petit Bain est bien choisi pour ce genre d’évènement.

Si leur musique est toujours aussi envoûtante, il n’y avait pas l’ambiance magique du précédent au Point Ephémère. Trop de bière et un pogo qui me semble inadéquat pour ce groupe qui sonne différent du rock énergique et agressif des punks. Le public était plus rock, plus nerveux, et l’ambiance était plus conventionnelle. Mais les Psychotic Monks en mettent plein les oreilles et dès le premier morceau on fait « ouah ». Ce que nous aimons chez eux, c’est leurs morceaux lents, romantiques, et leur son qui est original. En les écoutant je pense à des groupes des années 70 notamment pour le mélange orgue-guitare et les slows. Ce groupe indique une autre voie que les sentiers bien balisés que d’autres parcourent si bien. Ils sont encore en cours d’évolution, et les chants sont plus travaillées, ils chantent désormais à 3 voix et se dirigent vers une nouvelle formule avec de belles harmonies. Disons qu’ils se cherchent encore, c’est vrai qu’ils sont très jeunes, nous les   avions crus plus vieux en les voyants sous les lights de la salle. Nous espèrons qu’ils vont préserver leur originalité et ne pas céder aux injonctions de certains spectateurs qui criaient « rock’n’roll » comme à un concert de psychobilly, ce qui est franchement un contresens sur cette musique qui ne doit rien aux années 50 ni 80. Il y a des endroits pour ça, on peut lui donner l’adresse, le gars a du se tromper de soir. Si nous aimons aussi le rock du passé, ce n’est pas ce que nous font les Psychotic Monks qui ouvrent une nouvelle voie au rock français.

The Undergound Youth – Le petit Bain ( Paris) – 06 mars 2017

Difficile de manquer le Petit Bain car c’est la plus grosse péniche de cet agréable lieu de loisirs qu’est le Port de la Gare, aux pieds de la bibliothèque François Mitterand dans le 13è arrondissement de Paris. Elle accueille des concerts dans cette barge flottante plus grande que les bateaux voisins. Cette soirée nommée le Fuzz Club nous proposait 3 groupes parmi lesquels The Underground Youth dont nous vous avons parlé en novembre 2015 lors de leur passage au Point Ephémère qui nous avait bouleversé.

Les voici donc de retour à Paris pour une célébration à base de guitares vintages et de cuir noir. De nos jours il est plûtot rare de voir un groupe qui propose une telle cérémonie sombre et malsaine. Le chanteur de ce groupe de Manchester fait par moment penser à Ian Curtis de Joy Division. Mais leur musique n’innove pas comme le faisait celle de ce groupe légendaire. Comme nous l’avions remarqué en 2015, c’est très primitif : la batterie orchestre leur performance telle le drummer sur les galères (souvenez-vous d’astérix !). Pas de cymbales, un rythme lourd et pourtant efficace dirige une basse simple et deux guitares. Cette musique, en concert, est clairement dans la lignée de Vince Taylor et du premier album des Cramps, même si sur disque ils sonnent plus psyché. Nous avons devant nous un vrai groupe culte et un futur mythe. Ils ont 7 albums à leur actif et leurs titres les plus récents comme The Morning Sun sont dans cette veine tribale et noire qui serait une sorte de blues contemporain, car ce n’est ni gai ni fun, et le climat est aux antipodes des musiques festives.

En lever de rideau nous avons entendu un non-groupe de non-musique dont ne nous vous fairons pas l’offense de mentionner le nom, et, plus intéressants, les jeunes pousses de The Invisible Friend qui, malgré leur manque évident de répétitions, proposent une déflagration shoegaze/noisy à partir de compos structurées et bien pensées, sur lesquelles viennent se poser des parties de guitare originales.

Ce fut donc une belle soirée dans ce qui est le bateau le plus confortable du Port de la Gare.

Vex et les Wampas – La Cave Dimière – le 24 février 2017

La banlieue parisienne, contrairement à ce que nous indiquent les faits divers, présente de nombreux avantages par rapport au centre-ville. Elle regorge depuis quelques années de salles de concert de bonne qualité, tant au niveau de la sono que de la programmation, salles accessibles par le transilien qui fonctionne plutôt bien.

Nos pas nous ont menés cette fois-ci à Argenteuil, dans le 95, à la Cave Dimière, lieu de musiques actuelles qui nous a été recommandé par un habitant de cette ville qui chronique des disques dans le magazine Soul Bag. On peut même dire qu’en banlieue, on a tout sous la main pour faire de la musique : locaux de répétitions, écoles de musiques, conservatoires comme partout, et salles de concerts. On peut même ne jamais aller à Paris ! Cette construction ininterrompue pendant des décennies est aujourd’hui menacée par des restrictions budgétaires qui amènent des suppressions de subventions. Pourtant la culture et la jeunesse sont des sujets consensuels, contrairement à celui de la police qui fait polémique actuellement. Nous espèrons qu’il en sera de même dans les années à venir.

Ce soir-là nous nous sommes rendus à une soirée spéciale rock alternatif, avec les derniers représentants en région parisienne de ce courant musical si dynamique dans les années 90. Hélas, cette époque est derrière nous, et il n’y a plus que des anciens comme Vex pour bouger dans le secteur !

Vex jouait ce soir là avec un son plus punk que d’habitude, débutant même le set sans leur section de cuivres. Pourtant c’est avec les cuivres qu’on les aime ! Musique énergique métissée, aux influences rock, ska et reggae, avec des textes militants, c’est un cocktail qui avait cours autrefois avec des groupes comme La Mano Negra, Marousse, Ska-P et Les Zuluberlus dont est issu le groupe Vex. Ils nous gratifient de reprises qui indiquent bien leurs références : Somebody Got Murdered de Clash et Moi de Mai de Starshooter. Notre préférence va à leur titre Mal Finir et à son refrain qui nous reste en tête : « tout ça va mal finir » et qui reflète bien les inquiétudes de notre époque.

Les Wampas ont un nouveau guitariste, Eiffello, et sortent un nouvel album, Evangelisti qui est leur 12è. Contrairement à une fausse idée, ce ne sont pas un quelconque groupe punk, même si ce sont de grands fans des Ramones. Ils sont capables d’avoir un vrai son rock’nroll à la Cramps, malgré la contrainte des 3 accords qui est ultra-limitative. Les titres de leur nouveau disque sont excellents, et renouent avec leurs classiques Manu Chao et Rimini. Didier Wampas, quoique retraité, est donc en grande forme. C’est un personnage attachant, et une bête de scène malgré son chant qui en énerve plus d’un. Ses textes sont drôles, parfois pertinents, et on ne s’ennuie pas à leurs concerts. Ils ont rappelé à l’assistance qu’ils répétaient dans cette même ville de banlieue en 1982. Cela ne nous rajeunit pas !

Requin Chagrin – Le Point Éphémère – le 23 février 2017

Nous n’en revenons toujours pas : partis pour découvrir une nouvelle tendance du rock français nous nous sommes retrouvés avec Requin Chagrin avec du surf-rock vintage.

Incroyable ! Les membres de Requin Chagrin ont entre 25 et 30 ans et ils sont d’un classicisme inattendu en cette année 2017. Nous n’avons pas pendant tout ce concert été désorienté par ce que nous avons entendu : notre chroniqueur s’est retrouvé plongé dans un univers musical qu’il connaît déjà, celui des compilations nuggets, du surf et du garage rock, celui des guitares claires pleines de réverb qu’il a découvert en écoutant les Flying Padovani’s il y a bien longtemps. Un son si caractéristique qui a marqué Indochine et La Femme. Cependant Requin Chagrin se démarque par un feeling vocal plus triste, moins sixties, et un climat sonore plus moderne.

La salle était blindée de monde, cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu une foule aussi compacte et une telle affluence. Ce n’était pas pour une fois un rassemblement de quincagénaires venus se trouver autour de la passion pour le rock’n’roll, mais un public d’aujourd’hui, sans aucun look, venu en nombre à la sortie des bureaux. Ce groupe plait et a un public, malgré le fait que l’on a déjà entendu ce style de rock par le passé, vers 1985 pour ce qui nous concerne. Mais qui le sait à part les spécialistes et les vieux schnocks ?

La chanteuse Marion Brunetto a une voix étonnement grave pour sa petite taille, et elle joue de la guitare comme on le voit hélas trop rarement. Ce n’est cependant pas une formation de nostalgiques poussiéreux, c’est au contraire très frais et très ensoleillé, avec une légère mélancolie des sentiments, sans jamais être superficiel ou nunuche. C’est un style, qui n’est pas si courant, et que nous aimerions entendre plus souvent, et qui de plus est un style qui peut marcher et vendre des disques. Nous pensons sérieusement qu’avec ce concert nous avons vu un rock plein de vitalité et de bonnes vibes, et dont Requin Chagrin se pose en représentant éminent. A notre avis c’est un groupe important.

La première partie était également intéresssante : Remi Parson a un truc a lui, et son rock synthétique est dans l’air du temps (synthé et bassiste à barbe de hipster). Ce duo transmet une véritable émotion et mérite d’être plus connu. Et la guitare a un beau son, là aussi.

The Amazons – La Mécanique Ondulatoire – le 17 février 2017

Nous avions découvert La Mécanique Ondulatoire à l’occasion du fantastique concert du groupe canadien Dilly Dally. Depuis ce jour, nous tenons à l’oeil ce bar du quartier Bastille où se produisent DJ et groupes.

Ce soir nous avons pu voir dans cette petite cave du passage Thiéré le groupe britannique The Amazons. Ils sont originaires de Reading, et sont menés par le chanteur-guitariste Matt Thompson.

Pendant le début du concert nous nous sommes demandés s’ils étaient américains ou bien anglais. Nous avons eu un moment d’hésitation, dû au côté héroïque et lyrique de leur musique. C’est du rock puissant et sauvage, très clairement électrique, et qui se promène entre le stoner, l’indé 2016 et les Arctic Monkeys. C’était là leur première sortie hors de Grande-Bretagne et ils nous ont fait l’honneur de commencer par Paris. Cela fait plaisir d’entendre du vrai rock à cheveux longs après un hiver qui nous a fait douter de la pérennité de notre musique préférée : nous avons tenu bon, et en 2017 le rock existe toujours, même si c’est au fond des caves que ça se passe. Pour répondre à notre question, The Amazons sont indubitablement anglais, comme le montrent leurs mélodies. S’ils ne brillent pas par l’originalité, ils ont des titres forts comme Little Something, Black Magic et surtout l’excellent In My Mind qui ferait un bon single radiophonique et qui est une vraie bombe. Nous nous sommes régalés et ce concert était finalement trop court. On notera au passage la première partie plutôt sympa de l’artiste Clint Slate, qui gagne à se produire seul avec une guitare accoustique qu’il sait faire sonner, plûtot que de se perdre en projets tirés par les cheveux.

Trentemoller – l’Élysée-Montmartre – 31 janvier 2017

Trentemoller est connu du public rock pour un remix électro d’un titre du groupe Savages et c’est ce qui nous amené à aller le voir se produire en live en pleine semaine dans une salle parisienne.

. Avec ce concert de cet artiste électro, on ne pourra plus nous accuser de ne pas être ouverts. C’est en effet très loin du rock, et même loin de l’électro-pop de 2017 ou de Dépêche Mode. Nous avons assisté ce mardi à un set de musique électronique expérimentale. En même temps, il y a eu plus radical avec l’électro-indus que l’on pouvait entendre chez les gothiques.

Ce qu’on peur reprocher à ce genre de performance, indépendament de tout jugement de valeur, c’est qu’il s’agit d’une musique qui s’écoute assis, et nous ne voyons pas très bien l’utilité de rassembler un millier de personnes dans une salle de concert pour une telle scéance. Au 104, on est assis sur des sièges. Nous avons entendu la même chose en petit comité il y a dix ans, il n’y a absolument rien pour les yeux, ce n’est pas uns show, et il ne se passe rien dans la salle. On pourrait très bien écouter le travail de Trentemoller dans son salon sans avoir besoin de se déplacer en métro. Une autre dimension absente de cette musique, c’est celle de la danse. Il existe pourtant des musques électroniques dansantes.

Il y a cependant un point commun avec le rock, c’est l’omniprésence tout au long des morceaux d’une basse soutenue et bourdonnante. Par contre, il n’y a pas souvent de drums, et les beats utilisés sont pauvres par rapport à ce qui se fait à notre époque. Nous ne voulons pas vous dissuader d’écouter ce genre de musique électronique, nous voulons seulement exprimer qu’une salle de concert prévue initialement pour d’autres musiques n’est pas un endroit approprié. En tout cas, cela nous aura permis de découvrir l’Elysée-Montmartre après travaux de réfection et cette salle est de nouveau fonctionnelle. Elle a retrouvé son cachet et son charme d’antant. Voilà déjà une bonne nouvelle pour les parisiens et les artistes.