The Jesus And Mary Chain – Le Trianon – 27 juin 2018

Rappelons qui sont les écossais de The Jesus And Mary Chain : des pionniers du rock indépendant en Grande Bretagne, apparus en 1984, et ayant une énorme importance musicale malgré leur manque de notoriété dans notre pays. Du à deux frères, Jim et William Reid, ils se sont reformés en 2007 et ont entamés une deuxième vie.

Nous avons souhaité les entendre une seconde fois, car nous n’avions pas été convaincus par leur show lors du festival Rock En Seine. La sono était mal réglée et ne permettait pas de se rendre compte de leur personnalité musicale. Et nous avons bien fait d’insister, car au Trianon, au contraire, il y avait le son. Un son dense, compact et sale, très différent de celui qu’ils avaient sur leurs albums des années 80. Cela pourrait plaire aux amateurs de punk-rock, de garage-rock et de psyché, par contre cela est très éloigné de ce que font les  groupes shoegaze. Car ce que proposent The Jesus And Mary Chain en 2018, c’est une musique simple et même basique, qui vous atteint direct à l’estomac, en étant plus originale que le groupe punk moyen. C’est qu’ils ont un son à eux, complètement cohérent et assez radical. Et très anglais dans la manière de chanter. Cela ne fait pas daté, et tient la route par rapport au rock de ces dix dernières années. Ce n’est donc pas un groupe sorti du musée, ils ont encore quelque chose à apporter au public. Par contre ce n’est pas ce que nous avons vu de plus énergique, c’est même parfois un peu mou, mais c’est très bon. Voilà une reformation de vieux groupe qui présente un autre intérêt que la nostalgie.

C’est un nouveau The Jesus And Mary Chain qui se présente au public, sans attitude scandaleuse ni public survolté, misant plus sur leur proposition artistique que sur l’image, contrairement à leurs débuts.

Stains of Silence – Girls Names

Déjà quatre albums à l’actif pour les Irlandais de Girls Name, avec ce « Stains Of Silence » enregistré dans différents studios et dans les difficultés après le départ de leur batteur Gib Cassidy.

Le départ de leur batteur est peut-être à l’origine de la boîte à rythme et du synthé qui viennent s’ajouter en plus de leur instrumentation habituelle, qui est celle d’un rock band. Le disque est constitué de huit titres mélancoliques dans une veine qui rappelle la cold-wave des années 80. Il faut l’écouter à plusieurs reprises pour en apprécier le contenu et passer outre l’impression de déjà-entendu qui menace l’auditeur ayant atteint la cinquantaine.

Alors, on se rend compte que l’on a affaire à un bon album, très bien mixé et qui contient de belles pièces, telles 25 qui ouvre le bal, l’énergique The Process ou encore le très mélodique The Impaled Mystique. On y retrouve le jeu de guitare que l’on aime chez eux, et des basses bien découpées et qui ne sont pas dissimulées. Le groupe a manifestement passé du temps en studio, comme en témoigne le titre Fragments Of A Portrait.

Stains Of Silence, qui donne son nom à l’album, est quant à lui une belle pièce atmosphérique. La visite se termine par le seul titre évident de l’album, leur seule concession pop, Karoline. Il est cependant excellent et nous le verrions bien passer en clip ou à la radio. C’est un album à écouter à tête reposée en sirotant un thé, qui n’est pas fait pour se déhancher en sautant sur son matelas !