Hinds – le Badaboum (Paris Bastille) – 29 février 2016

Nous avons flashé sur le groupe Hinds à la première écoute, sans prendre le recul nécéssaire à l’appréciation de leur musique. Nous sommes donc allés à ce concert sur une conviction intime et sans consulter personne ni sans nous poser la moindre question.

Et bien nous avons bien fait. Hinds est un groupe espagnol chantant en anglais, qui s’est formé en 2001 et qui se compse exclusivement de filles. Et oui, aujourd’hui les femmes ont pris une place importante dans le rock, ce n’est plus une affaire de mecs en santiag et blouson de cuir. D’ailleurs la petite salle du Badaboum était remplie de jeunes femmes. Et c’était plein, preuve du succès de ce groupe. Le Badaboum, autrefois la Scène, est un lieu stratégique du quartier Bastillle et fut le pionnier du rock dans ce quartier. Nous avons connu l’ancienne salle et nous avons retrouvé nos marques sans problème. L’accueil est bon, le responsable du concert est pro. Question musique, Hinds propose un rock mélodique et frais, agréable et pas prise de tête. Nous avons entendu des choses plus noires et tourmentées que ce combo qui a le vent en poupe. Ce n’est pas si garage rock que ça, c’est de la musique en 3 accords, ce qui est devenu rare à notre époque et sonnait un peu typique. Ceux d’entre vous qui ont écouté Chuck Berry et du ska aimeront Hinds. Ceux qui aiment le Velvet ou les Cramps trouveront cette musique un peu superficielle. En tout cas, cela plait et cela marche, Hinds a un succès d’estime et a eu un article dans les Inrocks et intéresse les américains.

Thingy Wingy – The Brian Jonestown Massacre

Voici le nouvel album d’un groupe sulfureux de San-Francisco, réellement indé. La presse musicale le classe dans la rubrique psychédélisme, mais si vous attendez du Temples, vous risquez d’être décontenancé.

Il y a bien quelques références au psychédélisme sur la fin de l’album, mais plus que des arrangements originaux sortis d’on ne sait où, il y a un climat, une couleur dominante et une ambiance qui fait penser au Velvet Underground. Ce disque renferme de très bon titres comme le premier, Pish, qui est dansant et entrainant. Le reste de l’album est sombre et mélancolique et sonne très inactuel. Il y a un titre acoustique, plutôt folk, Dust, une reprise des légendaires 13 Floor Elevators.

Sinon, dans l’ensemble, c’est une formule à deux guitares, dont le jeu est de bon goût. Il n’y a qu’un titre plus faible, c’est le deuxième, Prsi Prsi, chanté en plusieurs langues, qui tranche sur le reste de cette production. L’album comporte aussi un blues dégénéré, Leave Me Alone , qui sent la jam session, mais n’est pas pour autant désagréable même s’il bouscule nos habitudes. Ce disque hors du temps ignore le rock des ces dix dernières années, mais qu’est-ce que la musique actuelle ? Ca sonne plutôt bien, même si ça  ne respire pas la joie de vivre. Nous l’avons écouté longuement sans nous ennuyer, et ça passe bien. Certes ce n’est pas l’album de l’année, mais il s’écoutera quand même, même si nous préfèrerions entendre quelque chose de plus électrique et de moins contemplatif.