Zenzile et Brain Damage – Élysée-Montmartre – 16 mars 2019

Le nouveau cru du groupe phare de la scène dub française Zenzile est arrivé, avec un EP (5+1), un nouveau chanteur , Jayree, et un show qui passait par Paris ce samedi 16 mars. Cela marque de la part de ces artistes un retour à un dub plus classique, très reggae, beaucoup moins électro que leurs albums de ces dernières années.

Jayree, le nouveau chanteur qui les a rejoints, est bon et chante d’une manière très roots. C’est le batteur Christophe et le bassiste Mathieu qui fournissent une trame solide et constante à leurs morceaux, avec le clavier Vincent qui envoie des sons électroniques et un guitariste discret, Alexandre. Le saxophoniste-flutiste Erik apporte lui une touche old school aux morceaux. Vous l’avez compris, c’est du dub live avec de vrais instruments et des musiciens qui jouent. Leur set est conforme à ce qu’ils ont fait avec leur dernier disque, qui marque un retour de leur part à quelque chose de plus conventionnel. Par contre, le final fut grandiose et plus ambitieux, avec trois titres où ils invitèrent une violoniste et deux chanteuses du groupe Lojo. Trois titres que l’on n’imaginait possibles que dans un studio d’enregistrement et pas en direct, où Zenzile réussit à mélanger gros dub et instruments inattendus avec des chants de musiques traditionnelles. Sur ce coup-là, ils se sont montrés à la hauteur et nous ont procuré un pur plaisir auditif. Concert réussit ! Le public ne s’est pas manifesté bruyamment, par contre les gens ont dansé du début à la fin dans une salle au trois-quarts pleine. Et certains connaissaient les titres de leur dernier album, comme en témoignent les conversations de mes voisins dans la place.

En ouverture ils avaient invité Martin Nathan, l’homme derrière Brain Damage, qui a mixé devant un light-show géométrique, envoyant des sons terribles sur des titres bien reggae, et qui a chauffé la salle dans une ambiance de teuf. Avec pour seul équipement un ordinateur portable et une table de mixage, il a joué des titres réalisés avec Horace Handy et d’autres plus orientalisants tirés de son album Ashes to Ashes, pour finir sur un titre avec une basse rapide et entrainante. Finalement, cette salle parisienne a la bonne taille pour réunir un public qui veut danser au son du rub-a-dub. Une bonne entrée en matière qui nous montre les accointances du french dub avec l’électro. Donc une bonne soirée, à une heure acceptable pour des personnes comme moi qui n’ont plus trop l’âge de danser toute la nuit.

Toy – Le Petit Bain – 02 Mars 2019

Nous avons tenu à aller voir Toy, qui faisaient partie des groupes british à voir sur scène ce mois-ci. Et ça valait le détour.

Oui, on aimé ce qu’on a entendu. Leur quatrième et nouvel album n’est pas passé inaperçu et bénéficie d’une bonne promo. Pour vous décrire, c’est une musique audacieuse qui tient du psyché, du beat de moteur à 4 temps automobile (si vous avez déjà entendu une voiture rouler à grande vitesse), et aussi d’un climat que nous n’avons connu que dans des soirées de musiques électroniques.

Ils sont dans une sorte de transe rythmique et sont capables de rester longtemps sur un seul accord sans s’ennuyer. Pourtant il y a chez eux un côté pop dans leurs vocaux, assurés par le chanteur et de temps à autre le bassiste, vocaux qui sont ponctués par un synthé qui joue comme personne d’autre. Si vous avez déjà entendu un groupe de rock utiliser le synthétiseur de cette manière, prévenez-nous, car nous ne voyons pas qui pourrait les avoir précédés. Et oui, il y a un synthé en plus des deux guitares usuelles, de la basse et de la batterie, et il n’est pas là pour la photo.

Le chant n’est pas omniprésent, il y a de conséquentes parties instrumentales et même des soli de guitare. Le batteur est irréprochable pour ce qui est de la régularité, on dirait une machine, même s’il se permet des beats de dance music qui montrent qu’ils n’ignorent pas l’électro. Leur histoire tourne impeccablement, malgré parfois une petite tendance au redondant. Le son, quant à lui, était moins bon que sur disque, ce qui est dommage. Nous ne trouvons pas vraiment d’étiquette à poser sur cet objet sonore qui se vend bien en Grande-Bretagne. Que cela ne vous empêche pas d’apprécier ce groupe s’ils font d’autres dates dans notre pays.

À noter qu’il y avait en première partie une jeune artiste, Grind, qui se produisait seule, elle chante et joue du clavier par-dessus des parties enregistrées et c’est de la bonne électro. Cela nous a agréablement préparés à ce concert.