Temples  – Festival Oui FM (Paris) – le 23 juin 2015

Nous sommes allés mardi soir Place de La République, à Paris, à l’occasion du Festival organisé par la radio Oui FM et la Mairie de Paris, pour voir la nouvelle sensation du rock britannique, les Temples. Ils sont parrainés par Noël Gallagher et ce groupe, formé en 2012, continue sur ascension sur les radio FM et dans les Festivals. Nous avions envie de voir ce qu’ils donnent sur une scène.

Ils ont joué les titres de leur album Sun Structures, et leur son est moins psychédélique que les visuels de leurs clips. Certes ils ont un look rétro, bien daté 1967, les cheveux longs et des guitares vintage, mais leur musique, elle, est bien sage. Nous nous attendions à quelque chose de plus ébouriffé et délirant, si l’on se réfère aux courant néo-psychédélique américain. Ils jouent les titres de leur album et ne partent pas en impro comme on pourrait s’y attendre de la part d’émules de syd Barrett. Non, c’est plutôt à Marc Bolan que leurs morceaux nous font penser, notamment le titre phare Keep In The Dark, principalement du fait de la voix de James Edward Bagshaw et de ses mélodies, une voix qui porte tout le groupe. En fait ce qu’ils jouent est très pop, très fin des sixties avec des refrains qui peuvent nous faire penser à Christophe ! Bref, cela frise la variété de cette époque et on ne peut s’empêcher de se demander ce que ça donnerait s’ils chantaient en français.

Mais on aime, et on leur reprochera seulement d’être trop scolaires et de jouer l’album sans en sortir. On s’interroge aussi sur ce revival psyché-pop qui, s’il donne lieu à des disques intéressants et des concerts agréables, semble tout droit tiré des scopitones d’époque aujourd’hui aisément trouvables sur youtube, et donc n’apporte pas grand-chose.

Miami vice – DJ Cam

Le moment est venu de parler d’électro.

Nouvel album du DJ français DJ Cam, pionnier depuis 1994 d’un genre nommé abstact hip-hop, au croisement de l’ambient et des beats syncopés. Il s’était fait remarquer en produisant des albums instrumentaux séduisants et originaux pour l’époque.

Force est de constater qu’aujourd’hui l’électro s’est tellement popularisée que l’effet de surprise ne fonctionne plus. Ses boîtes à rythmes sonnent cheap, nous rappelant la deep house, ses nappes de synthétiseur sonnent convenues. La drum’n’bass et l’ambient ont accroché nos oreilles et les ont habituées à plus d’audace. Il faut attendre le cinquième titre de l’album pour entendre un agréable piano, et c’est les quatre titres rappés les plus convaincants sur cet album. Dommage pour un artiste dont la musique instrumentale nous emportait vers de douces rèveries parmi d’envoutants paysages sonores.

Le titre en ouverture de l’album sonne plat, le disque dans son ensemble ne fait que répéter le brillant passé de l’artiste. On préférera le DJ Kicks paru en 1997 pour une entrée en matière. On n’épiloguera pas sur le sample d’In The Air Tonight de Phil Collins et la mégalomanie du titre, qui ne nous a pas empêché d’écouter l’album du début à la fin, et ce plusieurs fois de suite, comme quoi nous sommes tolérants. Cet album est la B.O. d’une série qui est devenue culte, parait-il, mais il nous parait un peu léger pour une musique de film. Nous sommes loin de ce qu’à pu faire Herbie Hancock avec des synthétiseurs.