The Amazons – The Amazons

Le premier album du groupe anglais The Amazons, originaires de Reading, sort fin mai 2017 et nous avons choisi de vous en parler tant ils nous ont impressionnés lors de leur concert parisien dans la fameuse petite salle de la Mécanique Ondulatoire.

Nous sommes toujours étonnés de voir d’aussi bons groupes se produire dans un si petit endroit. Et, six mois après, si tout va bien, on les retrouve dans de plus grandes salles. En l’occurrence, The Amazons ouvraient à la Cigale pour le groupe de pop punk You Me At Six, ce qui est très bon pour leur avenir. Ils font la première partie sur toute la tournée européenne du groupe. C’est d’ailleurs devant la Cigale que nous les avons rencontrés et que nous avons pu leur poser quelques questions. Il en ressort que ce sont des gens sympas, accessibles et expérimentés malgré leur formation récente, en 2014. Nous avons ainsi appris qu’à leur tous débuts, ils se sont faits les dents sur des reprises de Nirvana, des Ramones, Arctic Monkeys, Bloc Party et System Of A Dawn. Ce ne sont pas des poseurs mais de vrais musiciens qui ont déjà atteint avec ce premier album un niveau impressionnant. Ils ont dû mettre une claque aux lycéennes qui se pressaient pour le concert. Par moments, ils font penser fortement aux Arctic Monkeys et à Royal Blood. Si cet album ressemble comme deux gouttes d’eau à leur set live, c’est qu’il a été enregistré live, justement, pour retranscrire l’atmosphère de leurs concerts. Et si le groupe existe officiellement depuis 2014, ils se connaissent depuis 10 ans, le drummer étant le dernier arrivé. Leurs influences sont les grands du rock, Led Zeppelin, Nirvana et les Stones. Leur rock est plutôt classique et cela fait du bien. Est-ce vraiment indé ? En tout cas, c’est du lourd et du puissant, et la production de leur disque est excellente.

Il débute par un titre speed, presque punk, au couplet basique, Stay With Me qui fort heureusement est suivi d’un refrain qui fait décoller le morceau. Le deuxième titre vaut aussi par son refrain. The Amazons ont décidément le sens de la mélodie. La construction est classique, et cela peut plaire à une oreille habituée à la pop. Le troisième titre est le tubesque In My Mind qui nous les fit découvrir et qui est leur chanson la plus évidente. En tout cas, elle montre les capacités vocales de leur chanteur qui tient là un moment de bravoure. Vient ensuite le titre  Junk Food Forever  que vous connaissez si vous êtes allés voir le site officiel du groupe et qui leur sert de carte de visite. Tempo moyen, superbe rythmique et guitare dans l’air du temps. Le suivant, Raindrops, nous fait terriblement penser aux Arctic Monkeys, ce qui n’est pas pour nous déplaire, les Monkeys ayant pondu à notre avis l’album rock de la décennie. Encore un titre tubesque avec Black Magic et son beat dance music. C’est le morceau le plus inattendu de cet album, c’est aussi celui qui fait le plus remuer le public en concert. Il est très seventies et le chanteur est au top. Il conviendra parfaitement aux habitués des dancefloors sans pour autant faire dans le racolage. Vient ensuite Ultraviolet, qui est excellent et propose de belles parties de guitare. C’est également le cas de Little Something, très rock’n’roll et qui satisfera les puristes. Il y en a pour tous les goûts sur cet album qui est plus varié qu’on pourrait le supposer au premier abord.

On retrouve l’influence Arctic Monkeys sur le suivant, Holly Roller, qui est l’un des plus calmes du disque. Something In The Water est lui aussi un morceau relativement lent par rapport au reste du CD. On retrouve là encore leurs structures de morceaux très construits. Sur ce titre comme sur le précédent, le lead guitariste se montre inspiré et très présent.

L’album se termine par une fausse surprise, car ils nous font le coup de la ballade au piano qui repose après un tel déluge sonore.

Nous n’en revenons toujours pas d’avoir eu la chance de les voir dans une petite salle et de pouvoir les rencontrer aussi facilement, car ce groupe va faire parler de lui dans le futur. Ce ne sont pas des plaisantins, et nous nous sommes vraiment fait plaisir en écoutant cet album.

Les Daltons – L’Alimentari (Paris) – le 26 mai 2017

Ce concert dans la cave d’un restaurant de Ménilmontant était gratuit et annoncé seulement sur Facebook. Pourtant, la salle était presque vide, il y avait à tout casser 30 personnes pour voir le groupe parisien Les Daltons et entendre mixer le DJ Baldo, grand spécialiste du garage-rock.

Ce concert est une surprise musicale, car les Daltons sont un vieux groupe qui a commencé il y a fort longtemps, en même temps que les Wampas, qui figuraient sur le même label indépendant Creepy Crawly. C’est une surprise car ils ont su se renouveler et ils vieillissent plutôt bien. Ils se présentent comme « les branleurs des années 80 » et leur style a bien changé depuis cette époque. Fini le rock’n’roll sauvage et hyper énergique, ils proposent désormais au public un rock calme et élégant, avec de très bons textes en français, qui correspond plus que par le passé à la ligne d’Indiepoprock, sinon nous n’en aurions pas parlé. Leur album « Objet Ancien » a reçu un bon accueil de la presse et nous l’avons acheté lors de ce concert, tant leur prestation nous a convaincue. Cela fait longtemps que nous écoutons ce disque et que nous cherchons une occasion d’aller les voir en live.

Récemment ils ont joué au Gibus en première partie du groupe punk Les Olivenstein’s, mais ce n’est pas un groupe punk, car ils sonnent actuel malgré leur cinquantaine tapante. Sur certains morceaux on trouve effectivement une basse new-wave, sans pour autant verser dans le post-punk, les influences restent discrètes. Patrick Williams, la figure de proue du groupe, récite ses textes plus qu’il ne chante et pourtant cela passe comme une lettre à la poste et ce n’est pas désagréable.

Leurs morceaux, à force d’écoute, nous sont entrés dans la tête et nous connaissons les titres phares de leur set :  Costume de merde, Jeunesse perdue, CDD qui est plus social, et Picasso, chanson sur le fameux peintre du XXè siècle.

Nous regrettons qu’il y ait eu aussi peu de public pour ce qui était l’inauguration d’un nouveau lieu parisien, comme quoi il existe toujours dans la capitale des espaces où l’on peut organiser des concerts.

Kane Strang + White – La Boule Noire (Paris) – le 24 Mai 2017

Nous sommes allés voir l’artiste Kane Strang en concert pour deux raisons : la première est de revoir la petite salle de Pigalle qui jouxte la Cigale. Eh bien, elle n’a pas changé ! En effet, nous l’avons connue par le passé et nous rassurons le public : elle est intacte. Ce ne sont plus les mêmes employés ni les mêmes videurs, mais ils sont agréables malgré le fait que nous soyons en période d’attentats et donc peu propice aux spectacles parisiens.

La deuxième raison est purement musicale : nous avons voulu coller à ce qui se fait aujourd’hui et à ce que nous pouvons entendre à la radio dans la catégorie indé. Indé, c’est ce que nous pouvons dire de Kane Strang qui jouait en lever de rideau du groupe White que nous avons découvert à l’occasion. Pour être franc, c’est un recentrage sur les tendances actuelles.

Parlons d’abord de Kane Strang : il était ce soir accompagné d’un combo batterie, basse et guitare. Manifestement et à l’écoute, ils ne jouent pas ensemble depuis très longtemps. Ils sont hésitants et jeunes, malgré le son qui est ce que nous attendons, surtout à la guitare. Ils ont bien le son que nous avions identifié fin 2016. Leurs compositions ont du charme, et ne sont pas désagréables même si nous avons entendu mieux avec l’album du groupe Diiv, chroniqué sur ce site. Nous sommes venus pour eux, et nous avons pu constater qu’il y a encore du travail à fournir pour emporter l’adhésion.

En tête d’affiche il y avait les Ecossais du groupe White, moins timides et plus pop. C’est un groupe dans l’air du temps. Ce qui veut dire que ce n’est pas ce que nous avons entendu de mieux cette année, mis ce n’est pas non plus mauvais. Seulement conforme à ce que font beaucoup de groupes actuels. On pourrait appeler cela du Glam-Disco-Pop, car pour un musicien il s’agit de rythmiques disco-funky avec un chant différent. C’est un bon chanteur de pop qui a suffisamment de voix pour pouvoir chanter du heavy-metal si l’envie lui en prenait. Techniquement, ce qu’ils jouent est simple, mais là n’est pas la question, nous ne nous attendons pas à du jazz-rock. Ce groupe indisposera les puristes mais il passera très bien auprès d’un public habitué aux dancefloors. C’est d’ailleurs à la fin du concert que ça devient très bon, lorsqu’ils lâchent enfin le beat discoïde pour des rythmes plus lents qui leur réussissent mieux. Cela devient alors plus sympathique. C’est vrai que la batteuse du groupe joue la même figure rythmique pendant la majeure partie du set. Mais cette tendance au disco-funky est, nous l’avons dit, très répandue actuellement, ne serait-ce que chez Foals et Kasabian. Difficile alors de l’ignorer.