Follow Me Down – Colo Colo

Colo Colo est un ambitieux duo electro-pop Lyonnais, dont le premier disque est à l’image de ce qui se fait actuellement dans ce pays et de ce qui passe sur les ondes FM.

Composé de Martin Duru et Jean-Sébastien Nouveau, il tire son nom d’un club de football chilien et sort avec « Follow Me Down » son premier essai. On peut sans prendre de gros risques dire que cela plaira aux radio, mais pour être cent pour cent électronique, cela à notre avis n’est pas assez rentre-dedans pour des dancefloor habitués à plus dur que cela. Cette musique est légère et  agréable comme des bulles de champagne, même si cela manque cruellement de cuir et de sueur, les mélodies sont là et l’ensemble est plus que sympathique, à défaut d’être rock’n’roll. Marchera, marchera pas ? Cet EP 6 titres vous plaira si vous aimez les synthétiseurs et les belles mélodies, et si MGMT est pour vous le summum des musiques actuelles. Si par contre pour vous « pop » rime avec « guitar song », passez votre chemin et reportez-vous sur Miles Kane.  Oublions les parti-pris et laissons-nous prendre par le charme de ce duo, qui n’en manque pas.  Les influences qu’ils citent ne sont pas usurpées : on peut parler de MGMT pour Follow Me Down et Sticky Hands Off, on passe après à un climat un brin nostalgique sur Eilan’s Oath et un petit côté New Order sur Burning Soul, peut-être à cause de la guitare ténor. On pense également un peu à Daft Punk pour Can’t Wait, mais c’est bien le seul titre qui évoque le duo versaillais.

Pourquoi n’ont-ils pas réalisé tout de suite un album ? La question reste en suspens, ces six compositions étant accrocheuses et très travaillées,  nous ne pouvons que leur souhaiter de trouver leur vitesse de croisière et attendons la suite de leurs aventures avec philosophie.

Uncivilized – Frustration

Malgré l’attitude rebelle, quoi de plus conventionnel que la musique punk ? Certains ont choisi de rénover le style à grands coups d’électro, comme le font Frustration et Aesthetic Terrorist et comme le faisaient autrefois Warum Joe et Charles De Goal.

Si on accepte sans difficultés le principe de mélanger électro et rock, nous émettrons cependant des réserves sur le concept électro-punk, qui semble trop évident et racoleur. Néanmoins, nous ne pouvions pas bouder notre plaisir et ne pas mentionner l’album de Frustration, tant ce groupe est important. Il remplit les salles dans tout l’hexagone avec un public hétéroclite et sans le soutien de la presse.

« Uncivilzed », leur deuxième album, marque la reconnaissance d’un groupe qui arrive, malgré sa formule, à surprendre.  Cela reste du rock, c’est indéniable, là où d’autres se font absorber par l’influence électro pour faire du n’importe quoi. Frustration est loin de la froideur supposée que met en avant sa maison de disques sur le site web du groupe. Au contraire, c’est même assez vivant, notamment ce chant en anglais qui rappelle par moments Basement 5 (worries) plus qu’il ne rappelle  leurs références affichées telles The Fall et Wire.  L’album se termine par un I can’t forget you ‘Joy Divisionesque’ du meilleur effet. Musicalement, on échappe  au  hardcore pour un punk rock maitrisé, avec une  basse agile, des guitares incisives et une batterie minimale. Ultime détail technique : le son de ce disque est excellent, nous entraînant loin de l’amateurisme qu’on pouvait craindre de la part d’un groupe de punk français.

Pour résumer, cet album est bon, intéressant, efficace et mérite que vous lui accordiez votre attention.