Miles Kane – Change The Show

L’élégant rocker britannique Miles Kane est toujours dans la course et le revoici en ce début d’année avec un quatrième album.

Le précédent album de l’artiste britannique était sorti en 2018, était bien pêchu, dans le style de Miles qui a sa patte de compositeur et de guitariste, avec un son personnel largement inspiré des années 60. Celui-ci est moins brut, plus sophistiqué, ce n’est plus l’uppercut à l’estomac mais la séduction. Sur la pochette, Miles Kane pose en costume noir traditionnel. Il fait apparaître au grand jour son goût pour le rythm ‘n’blues et la soul qui était là dans ses compositions mais pas de manière aussi évidente.

Ces dernières années il a beaucoup été question de son side-project avec Alex Turner, The Last Shadow Pupets mais l’artiste du Mersey Side n’a pas abandonné sa carrière solo. Cela aurait été dommage car Miles Kane fait du rock avec une classe certaine.

Alors vous serez peut-être déconcerté par cette baisse d’agressivité si vous êtes fan de cet artiste. Mais il faut écouter ce disque plusieurs fois pour en apprécier la sève.

Dès le début, on retrouve le Miles Kane que l’on connait avec l’une de ces belles chansons dont il a le secret, Tears Are Falling. Il a gardé son style de compositions et de chansons, de même que le son de guitare qui n’appartient qu’à lui. C’est toujours la même musique, mais arrangée différemment, moins martelée et plus stylée. Il se risque à des audaces comme sur Don ’t Let It Get You Down, plus complexe et plus groovy que ce à quoi il nous avait habitués, qui démarre sur des percussions avant d’entrer dans le vif du sujet. Il prépare l’auditeur à la suite, qui est un duo soul avec la chanteuse Corinne Bailey Rae.

Avec See Ya When I See Ya, Miles s’attaque frontalement au rhythm’n’blues avec naturel et verve.

La suite est dans cette veine, et il est manifeste que cet album est le résultat d’un gros travail. Le morceau Tell Me What you’re feeling se fend de cuivres, de chœurs et d’un solo de guitare blues.

Nous avons droit à nouveau à une belle chanson dont il a secret et qui manifeste un goût pour le rétro, Coming Of Age. Cela continue avec le morceau qui donne son titre à l’album, Constantly, et sa guitare d’un autre âge. Cela va ravir ceux qui connaissent les musiques du début des années soixante, dans la phase qui a suivi le boom du rock’n’roll originel.

L’album se termine par deux titres plus dans les habitudes de notre Miles, plus percutants. Il ne s’est pas métamorphosé comme l’on fait les Arctic Monkeys mais a donné une nouvelle couleur à ses chansons sans trahir ni ses influences ni sa manière qui lui est propre.

C’est un bon album, que l’on peut écouter en entier ou en piochant pour prendre ses titres préférés. Il nous rassure sur la santé de la musique britannique qui tient avec Miles Kane l’une de ses figures de proue.