I Quit You Dead City – The Red Goes Black

L’indé est une démarche, pas une catégorie musicale à proprement parler. Nous essayons cependant de garder le cap et de ne pas nous disperser. Mais cette fois-ci, nous ne commettons pas d’écart en vous présentant avec quelque retard cet album du groupe The Red Goes Black.

Disons-le d’emblée, il nous plonge dans un style de rock proche du Cream d’Eric Clapton, Jack Bruce et Ginger Backer. Classic rock pour la forme, indé pour l’esprit, c’est un bon album, qui s’enchainerait très bien après un Lenny Kravitz, le gros son en moins. Mais ces artistes ne sont pas si éloignés. Ce disque est un régal, il ne sonne pas rétro et vous changera de ce qui sort depuis quelques mois. Le rock, c’est vaste, c’est plus varié que l’on le penserait au premier abord.

Posons donc quelques repères : nous avons dit Cream, blues-rock flirtant avec le psychédélisme, à petite dose chez The Red Goes black. C’est particulièrement visible sur le titre All I want et son solo de guitare et ses choeurs. White Room de Cream n’est pas loin. Ce disque est produit par Colin Dupuis, qui a fait également Dr John, ce que nous relevons car les rythmiques basse-batterie-guitare fleurent bon la Nouvelle Orleans et les productions du génial Allen Toussaint. Le monsieur a également été producteur des Black Keys, pour ceux qui veulent des noms connus. Mais si vous plongez dans la discothèque de vos parents, cherchez à l’année 1967. L’empreinte du groove de la Nouvelle Orleans pré-funk est sensible en particulier sur le titre Good Thing, qui est l’un des plus endiablé de cet album. Ce disque plaira certainement aux fans de blues aussi bien qu’au public rock. Le son de guitare est sale, roots et vraiment blues. C’est presque aussi crade que l’ancêtre Hound Dog Taylor. Pas très moderne, tout ça, mais cela fera du bien à vos oreilles. Le rock a une histoire et des racines, le blues a plus d’un siècle, et alors ? Mais nul besoin d’être historien des musiques populaires pour apprécier ce disque, qui sonne et qui groove autant que celui des Alabama Shakes, groupe cousin de celui-ci. S’il y a un titre au fort potentiel radiophonique, et il vient en dernier sur la tracklist, c’est The Warmth of Dawn, qui est le plus pop du lot, et moins rugueux que les morceaux qui le précèdent. Un excellent album, que nous écoutons sans relâche depuis que nous l’avons reçu.