Baby Shakes – Le Supersonic– le 23 juillet 2019

Voici les vacances, même si certains d’entre nous restent en ville. Nous vous proposons donc une ambiance d’été avec les Baby Shakes, groupe de garage-punk fun comme une promenade le long de la plage.

Ce sont trois filles et un batteur  originaires de New-York et qui plairont à la fois aux fans des Ramones et aux amateurs de rock’n’roll années 50. Car c’est complètement fifties, même si les guitares sont punks. Les vocaux sont acidulés et légers et la guitariste soliste envoie des phrases courtes bien traditionnelles. Elles sont à l’aise sur scène, elles se marrent bien et sont manifestement contentes d’être là. Elles se  fendent même d’un instrumental surf absolument excellent. C’est tout sauf de la musique expérimentale, ce qu’elles font est complètement classique mais comment c’est bon ! Et cela sonne complètement juste.

Le concert commence par un titre rentre-dedans, Do What You Want et continue dans la même veine du début à la fin, à part nous l’avons dit une parenthèse surf.

Nous avons donc découvert à cette occasion un autre groupe pour ne pas se prendre la tête et qui nous permet de passer de bons moments.

Soirée Les Zuluberlus – La Dame de Canton – le 09 juillet 2019

Les Zuluberlus sont un collectif musical et politisé ( de gauche ) de Colombes (Hauts-De-Seine) qui s’est formé à partir d’un groupe de rock du même nom. Ce mardi soir, ils présentaient sur une péniche-restaurant parisienne les artistes dont s’occupe le collectif.

Ça commence par du reggae tropical avec le groupe Kaofonic pour passer à du rock français avec le groupe Vex, et ça se termine en rap avec Julien « Doolayz ». Dans les trois cas c’est tout sauf mauvais.

Kaofonic ne sont pas vraiment un groupe de jeunes mais la chanteuse Cathy est encore en forme. Ils naviguent entre reggae, ska et musique antillaise, ce qui n’est pas nouveau dans ce coin d’Ile De France. Certes il y a plus puissant, mais cela ne sonne pas amateur.

Avec Vex on trouve du rock militant, et ils jouent à un volume sonore que nous n’avions plus l’habitude d’entendre. Ils sont dans la veine rock de la fin des seventies, et ils reprennent d’ailleurs un titre de Starshooter, Mois de Mai, et un de The Clash dont ils sont fans. Nous les avions vus en première partie des Wampas dans une salle de banlieue avec une section de cuivres, dorénavant remplacés par un saxophoniste bien présent, et ça le fait bien.

La surprise de la soirée, pour nous, ce fut le rappeur Doolayz, car dans cet art il est plutôt bon, et ses lyrics sont intéressants. Son originalité est d’être accompagné par des musiciens et non par des machines ou un DJ. Et ça joue très bien, leur guitariste est technique et les harmonies sont riches. C’est donc du hip-hop fait avec des instruments de musique, ce qui est un pari audacieux, mais qui sonne très bien.

Reggae, rock et rap, c’est Colombes Style, pas très étonnant pour les personnes qui ont fréquenté les concerts de cette ville, mais c’est une proposition qui n’est pas si courante mis à part dans les grands festivals.

Métro Verlaine – Cut-Up

Nous ne serons pas en panne de musique ! En effet quelques jeunes groupes se lancent dans l’aventure du rock et nous proposent des disques qui feront notre bonheur et se révèlent brûlants et essentiels.

« Cut-Up », le premier album de Métro Verlaine est de ceux-là. Produit par Charles Rowel, ce groupe d’Evreux en Normandie fait dans un post-punk ouvertement inspiré de Joy division, en version sauvage et avec des textes bourrés de références (Manchester, Richard Hell). Cet album a un son particulier et la guitare mène la danse.

Il commence par Polaroïd, morceau à la batterie primitive sur laquelle la chanteuse du groupe balance un texte poétique, entrecoupé d’interventions de guitare qui lui répondent. En deuxième position vient  Manchester, sorti en single et diffusé à la radio, manifeste post-punk où ils déclarent leur passion pour la ville qui a vu naitre le groupe Joy Division et des tas d’autres groupes de rock. C’est avec ce titre que nous les avons remarqué. Il est magnifique. Troisième morceau, La Vague, met en valeur le chant de Raphaëlle, dans la lignée des deux précédents.

Ballade Sauvage, la bien nommée qui lui succède, prend aux tripes. Après quoi on repart tambour battant avec Crash, qui évoque la fureur de vivre puis avec Tequila Sunrise, qui synthétise ce que le groupe fait de mieux : texte bien écrit, guitares sont enivrantes. Après cela vient la référence à une autre figure tutélaire du groupe, Richard Hell, icône du punk new-yorkais de la fin de années soixante-dix . Hate, titre suivant est en anglais et c’est un des meilleures titres de l’album, plus rock’n’roll peut-être que post-punk. Codéine, quand à lui, tranche par son côté joyeux et son riff qui accroche au premier coup d’oreille, en dépit d’un propos plutôt sombre. L’album se termine par Crocodile, où la chanteuse répète inlassablement une phrase qui sonne et referme l’album sans concession.

Dans l’ensemble, c’est une réussite, il y a un son, des textes aux images fortes, une voix habitée. Ce qu’ils font est envoûtant et sombre, mais cette noirceur nous fait du bien.