I Don’t Run – Hinds

Nous retrouvons avec ce troisième album le groupe féminin espagnol Hinds que nous avions découvert en concert dans la salle parisienne du Badaboum. Et elles ont sensiblement changé. Ce sont toujours les mêmes harmonies, mais ce n’est plus le même son.

Désormais, elles jouent avec plus d’énergie et sans complexes. Le son est plus garage, et leurs mélodies enfantines sont à la limite de la justesse. Leurs chansons sont parfois exaspérantes. La production n’est absolument pas léchée, le son est vraiment brut et direct, au point qu’on se demande si cet album n’a pas été enregistré au fond de leur local de répétition.

Certes il y a la pêche, mais c’est parfois approximatif. Manifestement, ces jeunes filles s’amusent bien et ne se prennent pas au sérieux. Leur album tranche par sa spontanéité sur la production discographique de notre époque. Tous leurs titres sont en anglais et non en espagnol, ce qu’il faut préciser, et elles maitrisent la langue de Shakespeare. On ne devine pas leur nationalité à l’écoute de leurs chansons. On retiendra les titres les plus forts : The ClubTesterI Feel cold but Il Feel More et Rookie. Ce disque est un ovni, frais et drôle, hors des tendances, par moments énervant, mais absolument pas coincé et prétentieux. Pur fun par de drôles de girls.

Pale Seas – le Supersonic – 20 juillet 2018

Une personne nous avait demandé à propos de ce concert : c’est quel genre de rock, ça ressemble à qui, bref les questions habituelles, et nous étions bien incapable de lui répondre. C’est que Pale Seas ont une personnalité musicale et vocale bien à eux.

C’est une collection de ballades presque folk, avec une grande place accordées aux deux guitares, et une voix nasillarde, celle de leur chanteur Jacob Scott. Le lead guitariste, parce qu’il y a un vrai lead guitariste, Graham Poole, fraye avec le psychédélisme et n’hésite pas à partir dans des solos fiévreux. Ils sont anglais, de Southampton pour être précis, ont sorti leur premier EP en 2012 et viennent de réaliser un album. Alors ballades, certes, jamais de morceau speed, mais pleines d’émotions et intenses, et qui prennent aux tripes, reposant sur les deux guitares. Cela ne manque pas de charme. A la fin du concert, ils ont terminé par Somedays, le titre le plus accessible et presque pop, également le plus rapide de leur set.

Ce qui montre qu’ils sont capables de jouer autre chose que des morceaux lents et envoûtants, et que c’est un parti pris conscient. Leur musique n’est pas démonstrative et sportive, même si le guitariste se met parfois en avant comme dans un groupe de rock classique. Il y a une légère touche shoegaze dans les arrangements même s’ils sont annoncés comme des artistes indiepop. En tout cas nous avons souhaité les voir car nous avons identifié un truc sérieux et non un groupe parmi d’autres. Nous devons avouer que nous ne les connaissions pas il y a un mois, et que c’est en scrutant la programmation du club de Bastille que nous avons choisi d’aller les voir en concert. Et nous n’avons pas de regrets, ce fut une bonne soirée, avec un public sympa et un bon Dj. La semaine se termine bien pour nous grâce à de tels lieux.

The Washington Dead Cats – Glazart – 11 juillet 2018

Cela faisait des années que nous n’étions pas allés dans cette salle du nord de Paris. Il est vrai qu’elle propose la plupart du temps d’autres musiques que le rock. Et bien, surprise, c’est un groupe de rock que nous sommes allés voir ce soir, les Washington Dead Cats.

Cela fait plus de 30 ans que ces parisiens sont en activité, et de la formation originelle il ne reste plus que le chanteur Mathias. Éternels rivaux des Wampas, ils ont été parmi les premiers dans notre pays à se lancer dans le psychobilly, mélange de punk et de rockabilly, un courant que nous avions découvert à l’époque et qui nous a fortement impressionnés. Aujourd’hui les Wash ne font plus du psycho, mais un rock plus proche de Parlor Snakes que de Gene Vincent, et agrémenté de deux cuivres comme cela se faisait dans le rock alternatif. Ils ont gardé leur humour et leur penchant pour la science-fiction et la déconnade, ce qui ne les empêche pas de prendre position sur l’actualité politique. Ils ne jettent plus de légumes sur le public, mais cette fois-ci sont venus avec un homard géant en plastique. Ils se sont bonifiés depuis que nous les avions vus jouer il y a deux ans et c’est un bon groupe que nous pouvons voir pour une autre raison que la nostalgie. Ils ont joué les titres de leur dernier album dont le fantastique Crazy Voodoo Woman. Donc un bon concert, qui était gratuit ce qui a permis à des jeunes de découvrir ce groupe qui tourne depuis longtemps.

Ils chantent toujours en anglais.