S/t – Mountain Bike

Sorti au mois de janvier, le premier album du groupe belge Mountain Bike est une révélation. Moins extrémiste que The Oh Sees, ce groupe compose de belles chansons et n’est pas sans rappeler par moments Blur.

Mountain Bike est un quatuor belge donc, de Bruxelles pour être précis, composé de deux guitares, une basse et une batterie, et il sort avec ce « I Lost My Hopes In Paradise » son premier album sur le label Humpty Dumpty. La presse ne s’en est pas emparée et nous sommes peu nombreux à avoir remarqué ce disque que nous conseillons à tous les amateurs de rock brut et sincère, et néanmoins aimant les mélodies.

En effet, les quatre de Bruxelles nous livrent une garage-pop enregistrée à l’arrache et avec un soucis d’authenticité (fuzz d’époque et batterie en avant), avec un bonheur inégal (certains titres sont mal mixés, d’autres ont un son excellent) et des titres aguicheurs (le superbe World Land qui ouvre l’album et la ballade qui donne son titre à l’album). Nous avons tout de suite repéré cet éloge du binaire et des guitares énervées (Japanese Guitar en est le meilleur représentant) et nous le proposons à nos lecteurs avec quelque mois de retard, veuillez-nous en excuser.

La visite commence par l’énergique World Land, un potentiel standard du rock dans les playlists de DJ, qui met une claque et donne envie d’en savoir plus. Suit un beau morceau calme et légèrement psychédélique, I Lost My Hopes In Paradise. En troisième position arrive un morceau dans la même veine que le premier, Eveything But A gift, batterie tribale, fuzz vintage, guitare enlevée façon Arctic Monkeys des débuts et refrain qui déboule pour emporter l’adhésion. Puis c’est au tour du très garage Russian Roulette, qui fait presque exploser notre casque d’écoute. Just Good Friends, aux accents country, est une belle chanson interprétée seulement avec une guitare et la voix, rejoint tardivement par une basse langoureuse. Puis nous avons droit à un jerk plus conventionnel, Is That All About Money. À ce classicisme garage succède un titre aussi speed et bruyant que Metz, au titre étrange de Cigogne, qui est le plus sale de l’album. Torture débute par une basse tranchante suivie par une batterie rentre-dedans et des arpèges de guitare psyché et se poursuit par un refrain punk, avant de passer à un break fou furieux où la guitare se déchaîne. Le prix du riff qui tue pourrait être remporté par le morceau Got Power qui se déroule imperturbablement pour notre plus grand bonheur. L’exercice est périlleux et beaucoup s’y sont risqués sans atteindre un tel degré de réussite. Après ce coup de maître survient la troisième ballade, Hanging Around, où se fait voir la ressemblance avec Blur. Elle se termine sur un solo d’orgue sixties du plus bel effet. L’album se clôture par le très beau Japanese Guitar, qui est le meilleur titre de cet album qui aurait dû être disque du mois car il mérite amplement que vous vous le procuriez.

Pour un premier album, c’est une belle réussite et nos voisins belges prouvent une fois de plus qu’ils sont à la hauteur du rock international et ne font pas de la figuration.

Various – Festival La Ferme Électrique – 04 juillet 2015

Le festival La Ferme Électrique est un agréable échantillon de friandises sonores à seulement 45 minutes de RER du centre de Paris, dans la petite ville de Tournan En Brie qui avant ce jour ne représentait pour nous qu’un nom sur une carte. Les nouvelles lignes de transport nous permettent désormais d’accèder à des coins reculés de l’Ile de France.

Désormais il faudra compter avec ce sympathique festival, qui accueille le public dans une ancienne ferme aménagée en salle de concert, d’où son nom de Ferme Électrique. L’équipe du festival est chaleureuse et s’est mis en quatre pour notre confort.

Nous avons tout d’abord vu le groupe Sophia Bolt qui impressione par sa mise ne place impeccable. Ce groupe fait preuve de professionalisme à défaut d’originalité et de présence. Ce n’est pas assez habité, ça tourne trop bien, il manque quelque chose. Mais néanmoins c’est l’un des meilleurs groupes du festival.

Nous avons eu ensuite le duo Fumo Nero : il s’agit d’un duo électro, machines et voix, qui se présente sur scène en portant des masques pour mettre un peu d’ambiance sur leur set électronique qui nous a laissé froid. C’est une bonne idée de mêler rock et électro sur le papier mais à l’écoute c’est moins évident.

Pui vint le tour de Barberos, formation expérimentale composée de deux synthé et d’un vrai batteur. Ce groupe nous ramène au prog-rock des 70’s. Certes le batteur est excellent et les claviers se débrouillent bien, mais c’est pénible au possible. Par contre le public semble aimer, comme quoi l’électro expérimentale est passée par là et a habitué les gens à des développements sonores plus audacieux que le rock basique.

Changement de style avec le trio Pierre Et Bastien : ces musiciens sans aucun look présentent l’originalité de jouer sans basse, juste deux guitares et une batterie. Malgré cela, ils parviennent à jouer un punk-rock énergique et rassurant pour l’auditeur : dans ce contexte de festival, ils entretiennent la flamme du genre et on leur souhaite bonne route et longue carrière.

Surprise de la programmation, les vétérans de l’électro-punk Charles de Goal faisaient ici une réapparition avec les titres d’un nouvel album à paraitre. Bien sûr ils ont joué leurs anciens morceaux et nous avons pu danser le Kling Klang. C’est la note historique de la journée et si vous vous intéressez au punk, dépéchez-vous d’aller les voir pendant qu’ils sont encore en vie ! Apparement ils se produisent encore sur scène (c’est la deuxième fois que nous les voyons en live). Il n’y a pas à dire, cette musique de la fin des 70’s et du début des 80’s est toujours aussi efficace, et on comprend mieux la nostalgie qui agité les réseaux sociaux.

Pour des raisons d’horaires de transports en communs nous n’avons pu assister au show de Peter Kernell qui pourtant était la raison de notre visite mais nous nous sommes promis d’aller le voir lorsqu’il passera à Paris.