Rester Libre – Vex

La fin des années quatre-vingt, rappelons-le, fut marquée par un éclectisme et une rencontre de différents genres musicaux, principalement le rock et le reggae, et donna naissance à une multitude de groupes dont les plus connus sont La Mano Negra et les Négresses Vertes.

Epoque aujourd’hui révolue dans l’hexagone, mais qui se maintient en Espagne par des groupes comme Talco. Vex, ex-Zuluberlus, sont les rescapés de ce rock allternatif cuivré et festif. Disons le clairement : ce disque, s’il est sympathique, est le témoin d’un courant qui a disparu à part à Colombes dans le 92 où ces activistes sont implantés depuis toujours. Ce sont des fans de Clash, grand groupe anglais qui eut une influence certaine sur toute une génération de groupes de rock, et qui est cité en référence par Bono et Pete Doherty. Il nous semble important de connaitre nos grands ancêtres, mais reconnaissons que cela ne correspond plus à ce qui se fait actuellement. Nous avons écouté l’album de Vex avec plaisir, non sans nostalgie, et nous apprécions leur combat pour la musique vivante et leurs textes militants. Ce genre de rock métissé et cuivré a été abandonné et est entré dans les livres d’histoires du rock. Mais avouons que de temps en temps, ça ne fait pas de mal d’en écouter. Nous aimerions avoirs l’avis de nos jeunes lecteurs sur le sujet.

Dark Black Makeup – Radkey

Contrairement à leurs ainés des Ramones, les membres de ce groupe sont de vrais frères, originaires de St-Joseph dans le Missouri. Comme les Ramones, ils pratiquent le punk rock à un excellent niveau. En dépit de leur jeune âge, ce premier album est au niveau de groupes ayant plusieurs années d’existence et de nombreuses heures de vol.

Ce disque n’est pas composé que de titres Hardcore, même s’il y en a. Radkey varie les tempo et les influences en restant homogène, avec un même son tout au long de l’album. Cela ressemble à Rocket From The Crypt et on sent qu’ils ont fait la première partie de Fishbone. Cet album correspond à ce qu’ils jouent sur scène, c’est le même répertoire, comme nous avons pu nous en rendre compte au mois de juin dernier lors de leur passage à la Maroquinerie. On retrouve sur disque ce qui nous avait frappé en live : l’énergie, la fougue et la qualité des vocaux. Si vous pensez qu’un groupe punk est une réunion de braillards, Radkey vous fera revoir votre jugement. Et le chanteur n’a que 17 ans !

C’est un pavé dans la mare du punk US et ce disque mérite votre attention. Il renouvelle un genre que l’on croyait à bout de souffle. Leur credo est de puiser dans le rock des années soixante-dix qu’ils ont trouvé dans la discothèque de leurs parents, car c’est selon eux la meilleure période du rock.

Certes ce n’est pas du pop-punk californien à la Green Day mais les morceaux sont néanmoins très mélodiques. Le son est américain, c’est clair, mais ça ne touche pas au métal comme on pourrait le craindre et à défaut de sonner original c’est terriblement efficace. Les Radkey sont visiblement doués et ils apportent un air frais à un genre qui peut facilement tourner en rond. Ils ont l’avenir devant eux et on reparlera certainement d’eux dans quelques années. Si vous aimez le punk et le garage, voici un groupe qui vous ravira. Nos titres préférés :  Feed my brain et  Evil Doer qui étaient sortis en single et dont Indiepoprock vous a déjà parlé.

Dilly Dally – la Mécanique Ondulatoire (Paris) – 19 janvier 2016

La Mécanique Ondulatoire est un pub disposant d’une cave très bien aménagée pour recevoir les groupes, situé en plein quartier Bastille, à deux pas du disquaire Born Bad, et ce lieu est à la mode. Les barmens sont sympa, le prix des conso n’est pas excessif, et on peut y entendre de la bonne musique, comme ce soir le groupe canadien Dilly Daily.

C’est par hasard que nous avons découvert ce groupe qui existe depuis 2009 et qui est tout simplement excellent. Ils jouent une sorte de grunge dans une formation basse-batterie-guitare solo- guitariste chanteur. Leur sens de la mélodie est très clair, et la guitariste soliste a un son excellent, très fluide, qui donne une couleur spéciale aux chansons et attire l’oreille . C’est une femme, comme quoi les macho n’ont qu’à aller se rhabiller. La chanteuse est jolie, ceci dit, et l’on parlait anglais dans la salle. Nous vous conseillons ce groupe dont le son est assez original et dont la demoiselle soliste donne une leçon de guitare aux tristes hard-rockers overlookés que nous entendons le dimanche après-midi sur les ondes FM. Nous vous recommandons ce groupe, qui certe n’invente rien, mais le joue impecablement.