The Undergound Youth – le Point Éphémère ( Paris) – 03 novembre 2015

Le Point Ephémère est une petite salle, un lieu branché situé le long du canal ST-Martin, qui accueille souvent des concerts intéressants. C’est là que nous avons pu voir un grand moment de rock’n’roll comme il en survient rarement, avec le concert du groupe britannique The Underground Youth. Nous avons vraiment de la chance, car ce groupe est tout simplement phénoménal sur scène.

On pense aux Raveonettes pour le son de guitare et on pense souvent aux Cramps pour le coté brut, primitif et cuir de ce combo bien de notre époque. Primitif, car les morceaux sont simples, la batteuse joue sans cymbales comme Maureen Tucker du Velvet Underground et les 4 musiciens ont de l’allure. Le look et le son, comme quoi le rock’n’roll existe encore, loin des circuits habituels qui sont un peu dépassés par les évènements. Il nous faut désormais, dans la capitale, fouiner et essayer des concerts de groupes inconnus pour découvrir la perle rare et vivre un moment exceptionnel. Nous nous fions à nos oreilles et non à la hype. Nos informateurs habituels s’excitent sur des groupes d’il y a trente ans, alors que le rock actuel se porte bien, même si ça se passe dans des petites salles devant un public plus restreint qu’autrefois. Témoin ce concert de The Underground Youth, que nous vous conseillons d’aller voir s’ils passent près de chez vous. C’est un groupe important, à défaut d’être populaire. Mais est-ce que le Velvet Underground était populaire ? Ne passez pas à côté du rock de qualité, cela existe encore, sans l’aide des média, qui négligent cette musique, ce qui est dommage. Enfin, nous sommes là pour faire des découvertes et vous guider sur les traces du rock contemporain, qui musicalement parlant se porte comme un charme, d’un point de vue commercial c’est une uatre histoire.

Heat – Le Pop Up Du Label (Paris) – 18 mai 2015

Nous avons reçu la plaquette du groupe cannadien Heat et elle ne nous a pas menti en parlant d’influences du New-York des seventies.

Heat, originaire de Montréal, qui est un jeune groupe, est bien influencé par le Velvet Underground et son chanteur Susil Sharma a une voix à la Lou Reed. On pense aussi à Julian Casablancas des Strokes. Ce n’est pas un groupe punk, comme nous le pensions avant d’assister à ce concert, et comme le laissait présager le T-Shirt « Sonic Youth » du batteur Charles Neufeld. Non, c’est tout simplement du rock , basé sur les guitares. Susil Sharma arbore une superbe Rickenbacker comme on en voit rarement et le guitariste et le bassiste ont un look de hipsters, ce qui ne les empêche pas d’assurer à leurs instruments respectifs. Leur musique sonne cependant actuelle même si le parfum seventies est très présent. C’était leur premier passage à Paris, dans une toute petite salle, une cave de bar où d’autres font jouer des groupes français. Le bar s’appellle le label, d’où le nom de la salle. L’endroit est agréable et bien situé, à proximité de la Gare de Lyon pour les usagers des transports en communs, dans une petite rue calme d’un quartier sympa. Nous avons assisté à la première apparition sur notre sol d’un groupe prometteur dont la musique ne manque pas de charmes et qui devrait ravir les rock-critics. Un nom a retenir, donc, et qui devrait supplanter son homonyme suédois qui joue du hard-rock. Nous leur souhaitons une longue et fructueuse carrière et nous sommes enchantés d’avoir fait là une belle découverte.

Circa Waves – La Flèche D’Or (Paris) – 21 avril 2015

Nous sommes stupéfaits par la capacité qu’a la Grande Bretagne d’engendrer des groupes de rock de qualité. La relève des Arctic Monkeys est assurée. Voilà un jeune groupe, Circa Waves, qui n’en est qu’à son premier album (Young Chaser), et qui déborde de vitalité, nous entrainant dans leur danse frénétique, avec justement la même frénésie que les Arctic Monkeys dans leurs premières années.

On dirait qu’ils carburent aux amphétamines, pour reprendre un vieux cliché. Ce n’est pourtant qu’un petit groupe à l’échelle de la Grande-Bretagne, et ils satisfont nos oreilles avec un rock mélodique et énergique, une musique de bon aloi, sans faute de goût, sans morceau lent non plus, une musique basée sur les guitares qui jouent en son clair, sans dérive vers le hard rock, juste ce qu’il faut pour nous faire vibrer. Certes, ils manquent encore de maturité et leurs chansons n’ont pas le niveau de celles de Franz Ferdinand et des frères Gallagher, mais des petits groupes comme celui-là on en voudrait tous les jours, et ils dépassent d’une bonne tête leurs homogues français. Leur set a l’évidence pop et la fougue du rock’n’roll.

Nous avons vu un groupe de jeunes (ils se sont formés en 2013) pour un public jeune, comme nous n’espérions plus en voir, dans une petite salle parisienne excentrée (Porte de Bagnolet) qui a été par le passé le théatre de riches effusions musicales, et qui malgré les changements de dirigeants est à la pointe de l’actualité et plus rock que jamais. Nous avons trouvé ce que nous cherchions dans les concerts parisiens et c’est à la Flèche d’Or que nous le devons.Nous allons à l’avenir surveiller cette salle de près. A noter que le groupe de première partie, Sundara Karma, n’est pas dégeu nons plus et ne nous a pas ennuyé, loin de là.

The Raveonettes  – Cabaret Sauvage (Paris) – 06 novembre 2014

Mon confrère Didier P. du magazine Soul Bag, à qui j’essayais de faire écouter des CD de rock, me disait : « ce n’est pas que ce n’est pas bien, c’est que ça sonne déjà entendu ». Et bien The Raveonettes sont un bon contre-exemple de ce jugement

S’il est vrai qu’un nombre certain de groupes de rock ne font que reprendre les recettes du passé, qui ont prouvé leur efficacité, The Raveonettes innovent et bousculent les codes. Pour qui cherche à entendre une musique originale et d’aujourd’hui, le groupe Danois se pose là pour répondre à leur demande. Ils sont l’antithèse de The Jim Jones Revue qui fait de la good old times music et ils séduisent immédiatement par leur radicalité. Tant pis s’ils se produisent à trois, Sun Rose Wagner au chant et à la guitare, Sharin Foo au chant et à la guitare, plus un nouveau batteur, le reste des instruments (grosse caisse, basse et clavier) étant préenregistrés (en l’occurrence sur un mac book déclenché par le batteur). Malgré ce minimalisme scénique on tombe sous le charme de cette musique qui ne rappelle rien ni personne. Ce groupe apporte un son nouveau et si leur set est un peu figé on en prend plein les oreilles et ont écouté avec le plus grand plaisir ce qu’ils ont à nous délivrer. Après sept albums, le groupe, qui a joué ce soir-là des titres de leur dernier opus Pe’ahl  sorti cet été sur Beat Dies Records, s’impose comme l’un des groupes importants de notre époque.

The Raveonettes, dans la splendide salle du Cabaret Sauvage, perdue dans le parc de laVilette, m’ont donné à voir et à entendre le plus beau concert de l’année 2014. Décidément cette saison s’ouvre sous de bons auspices.

Girls Names – le Batofar ( Paris 13è) – 23 septembre 2014

Indiepoprock proposait de gagner des places pour ce concert au Batofar. Nous en avons profité pour découvrir avec nos lecteurs ce groupe de Belfast, que nous avons vu en live pour la première fois. Quelle ne fut pas notre surprise, après une première partie pop mais insipide, d’entendre du rock’n’roll et de la guitare dans cet endroit. Nous nous sommes pincés pour ne pas nous croire à la Java ou autre lieu de l’underground parisien. Et non, nous étions bien sur le superbe bateau du 13è arrondissement de Paris, où nous avons connu des soirées électro et des sound systems ragga.

Girls Names délivre pourtant en studio du rock indé assez soft et propret, mais là, en concert, il y avait un son plus brut et plus jouissif . Le groupe de Belfast a plusieurs atouts pour plaire : une guitare pleine de reverb, influencé par le surf, ce qui est étonnant de la part d’un groupe indé. Et aussi la voix de Cathal Cully, profonde et mélodique, au timbre qui rappelle sur quelques morceaux du set celle de Morissey sur ses disques en solo qu’il a réalisé après The Smith.

Ces artistes en sont à leur deuxième album « The New Life », sorti en 2013, et nous vous invitons à retourner les voir sur scène et à attendre le prochain CD qui, espérons-le, parviendra à restituer en studio les sensations du live auquel nous venons d’assister, et qui était très prometteur. Nous les préférons, vous l’avez deviné, en concert plutôt que sur disque.

The Day’s War – Lonely The Brave

On attend beaucoup de nos voisins britanniques, qui nous ont habitués à des prouesses musicales et à des périodes riches et créatives. On guette les nouveautés discographiques comme autant de signes de la promesse d’une nouvelle explosion. Au moindre frétillement nous nous mettons en route comme le gouvernement cherche les points de croissance.

Las, point de vague mais des francs-tireurs qui apportent leur pierre à une histoire mouvementée. Il est rare de nos jours d’entendre quelque chose de neuf venant de Grande Bretagne, la tendance étant de revenir aux sources du rock’n’roll, comme le font très bien The Jim Jones Revue et The Fratellis. Mais très peu de groupes proposent une musique différente, électrique, sauvage et originale. On retrouve chez Lonely The Brave le lyrisme et  l’avalanche de guitares des débuts de U2.

Lonely TheBrave est un groupe héroîque , certains trouveront l’ensemble grandiloquent, en tout cas ces 14 titres nous remuent et nous émeuvent. On sent des influences nu-metal, mais elles sont digérées et la ryhtmique est classique sans chercher le crosssover. Ces musiciens de Cambridge viennent probablement du métal, comme nous pouvons le deviner à certaines attitudes sur scène, mais fait du rock british, avec des parties de guitare affranchies du rythm’n’blues et loin du punk et des clichés, traçant leur propre voie comme savaient le faire Public Image Limited, notamment.

Discuter avec leur guitariste est passionnant, c’est lui le moteur du groupe (voir notre interview). On pourra trouver le chant monotone, en tout cas il a sa marque de fabrique et on le reconnaît dès le deuxième titre. Il apporte un élément de cohérence à un album qui cependant ne part pas dans tous les sens et reste fidèle à une ligne directrice, à un son unique et personnel. Lonely The Brave a une forte personnalité, une grosse pêche et cette musique a une âme, un souffle qui nous emporte tout au long de cet album énergique et sophistiqué. Les titres les plus évidents : Trick Of The LightBackroads, Victory Line. Notre préféré: là encore Backroads remporte le prix.

Humble Sky – Bleech

Avec son 2è album, « Humble Sky », le trio anglais the Bleech s’impose comme l’un des acteurs majeurs du rock actuel.

Il est difficile de parler d’une extase. C’est pourtant ce que nous avons éprouvé à l’écoute de « Humble Sky », deuxième album du trio britannique The Bleech. Ça faisait longtemps qu’un album ne nous avait pas fait autant vibrer et nous allons cependant essayer de vous faire partager cette émotion. Nous nous levons en pleine nuit pour l’écouter et il calme nos insomnies, nous permettant de nous endormir un sourire aux lèvres. Cet album va rendre votre conjoint jaloux et vous accaparer autant qu’un match de foot de la Ligue des Champions.

The Bleech est à part dans le rock britannique : rien dans ce disque ne rappelle les années soixante, une fois n’est pas coutume, et les chansons qui le composent sont profondément originales et collent à notre époque. The Bleech joue le rock actuel, rien que ça, et nous avons la chance de le chroniquer. Nous savons que nous tenons là un album exceptionnel et qu’il n’en sera pas comme cela tous les mois, alors ne boudons pas notre plaisir.

Retenez bien the nom : the Bleech.  Plus pop que le premier, il enfonce tous les groupes de power pop en proposant l’ultime rencontre de mélodies enivrantes et de guitares sales et rageuses. Bleech joue ce que nous cherchions depuis des années, et cet album est puissant, et marquera l’année 2014, si l’on s’en tient à ce qu’on a entendu jusqu’à présent.

Certains disent qu’il n’y a que trois accords, et bien nous n’en demandons pas plus aux groupes de rock. C’est d’ailleurs inexact, the Bleech ne sonne pas comme un groupe punk, la production de « Humble Sky » traite les guitares à la manière du grunge et le groupe nous livre là une leçon de rock’n’roll. En trio s’il vous plait, comme Nirvana autrefois. Et oui, ils ne sont que trois, et la guitare et la basse remplissent l’espace tandis que le batteur emporte les chansons dans un raffut réjouissant.Cet album, dont nous retenons les titres Not Like YouEasy Ride et le sompteux Light Up The World, est une réussite du début à la fin et ça faisait longtemps que nous ne nous étions pas mis à nous trémousser comme un teenager . Profitez de The Bleech avant qu’ils ne soient un phénomène de stades et qu’ils aient reçus comme Nirvana une consécration mondiale. Pour quelques temps encore c’est un groupe pour aficionados du rock, mais qui au vu de cette livraison ne devrait pas le rester : considérez que vous avez encore la chance de les écouter avant le succès qui sera amplement mérité.

Babyshambles – Festival Chorus du 92 (Paris-La Défense) – 29 mars 2014

Comme tous les ans nous sommes allés prendre du son plein les oreilles au festival Chorus Des Hauts-de-Seine. Nous y avons vu les Babyshambles sous un chapiteau dressé sur la parvis de la Défense.

Nous ne regretterons pas de nous être déplacés voir les Babyshambles. Ce fut l’un des plus beaux concerts que nous avons vu depuis un an. Malgré quelques défauts que nous énumèrerons plus loin, le groupe assure.

Leur répertoire fait plus que tenir la route, c’est un groupe puissant et solide, avec des morceaux pleins d’énergie. Pourtant Pete Doherty est exaspèrant, il minaude et fait la star, le volume à fond,

Plus fort que les autres musiciens. Il joue le chef et joue de la guitare entre les morceaux, ce qui fait amateur. Le guitariste Mick Withnall, quant à lui, joue faux. Cependant la sauce prend quand même tellement les compositions sont fortes. Le nouveau batteur est bon, et la rythmique basse-batterie ne se contente pas de faire le boulot . Nous avons vu une mauvaise prestation des Babyshambles, et pourtant c’est bien supérieur à de nombreux autres groupes. Bref les Babyshambles sont des branleurs doués, un cran au dessus de biens des groupes de rock actuels. Notons pour ceux qui n’y étaient pas la présence dans le set de deux titres ska, qui sont bien exécutés, mais qui sonnent décalés par rapport au reste du répertoire.

Miles Kane – Festival Fnac Live Paris – 18 juillet 2013

J’étais venu pour les Palma Violets et je suis resté pour Miles Kane. Je ne regrette pas, j’ai été agréablement surpris par le talent du monsieur. Efficace, tel est le mot qui résume ce concert.

Certes, Miles Kane n’a rien inventé, ni le rock anglais, ni les années 60, ni le rythm’n’blues. Mais le dandy mod qui rivalise d’élégance avec Paul Weller sait écrire des pop songs, et la foule reprend en cœur ; ça fonctionne et le public lui réserve un accueil chaleureux. Anciens et nouveaux titres, on ne sent pas la différence et je ne vois pas le temps passer.

Bombay Show Pig – Festival Chorus des Hauts de Seine – 20 avril 2013

La tournée française de Bombay Show Pig débutait par le Festival Chorus des Hauts de Seine, et c’était là l’occasion de voir enfin sur scène ce duo néderlandais improbable, assurant la promo de leur 1er EP français, sorti 5 jours auparavant.

C’est avec quelque inquiétude qu’on se rendait à la Défense ce samedi 20 avril. Et bien, après une heure de retard sur l’horaire annoncé, nous pûmes découvrir cette musique minimale et énergique. Bombay Show Pig fait du rock réduit à sa plus simple expression: une batterie et une guitare, à l’instar des défunts White Stripes. A la différence de ces derniers, les deux musiciens du groupe batave chantent, et ils chantent plutôt bien. On pouvait donc s’attendre à ce que l’exercice du concert soit périlleux : il fallait voir si cette musique qui fonctionne en studio pouvait fonctionner en live. Et bien cela passe la rampe, ça fonctionne bien. le guitariste Mathias Janmaat s’en sort grâce à une pédale de sampling et la batteuse Linda van Leeuwen place ses interventions de synthé sans lâcher le rythme. Les mélodies sont respectées et le minimalisme des moyens n’entache en rien la qualité de leur musique exprimée sur leur album Vulture/ Provider ( qui n’est pas distribué en France pour le moment et disponible pour le lecteur français uniquement sur le site du groupe).

Ce fut un show correct, sans rappel, avec une reprise de Beck, un set électrique, sans les versions acoustiques, où je ne me suis pas ennuyé une seconde, un show vivant (le guitariste saute partout) et un groupe heureux de jouer de la musique, qui sait faire partager sa passion et son énergie. Pour la cinquantaine de spectateurs présents ce soir-là, ce fut un vrai régal.