LANE – Pictures of The Century

LANE, initiales de « Love And Noise Experiment », groupe angevin sort son deuxième album. Ce ne sont pas des nouveaux venus, mais d’ex-membres de groupes français respectés et ayant travaillé aux USA, les Thugs (punk no-look) et Daria (rock indépendant), qui se sont lancés dans une nouvelle aventure musicale.

Attention, ce n’est pas un album de hardcore punk, même s’il y a deux-trois titres fast-tempo qui tapent dur, mais quelque chose de plus, conciliant grosse patate et chant mélodique, et qui fait par moments penser aux Pixies, en particulier sur le morceau qui donne son nom à l’album, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Le son est excellent, meilleur que celui de leur premier disque.

Ca commence par Discovery None, qui après une intro dissonante entre dans le vif du sujet et nous fait taper du pied à 100 à l’heure. Mais ils peuvent faire plus rapide, tout en gardant le contrôle, comme nous le montre le titre suivant, Voices, qui va réveiller le punk en vous ! Par contre après cette furia vient un morceau plus sophistiqué, avec de belles parties de guitare et un refrain, So Many Loves, qui est superbe. Baisse de régime avec Electric Thrills, presque une ballade, qui nous emmène dans une certaine tristesse, mais comme dans les films ça se termine bien avec une guitare bien sentie. Après ce passage mélancolique revient un rock rapide comme ils savent le faire. Le chant est un peu étrange, mais ça passe. Plus intéressant est Life As A Sentence, qui, sur une batterie martiale déroule ses arpèges et nous propose une grosse fuzz et un long passage instrumental qui nous plait bien. Retour au punk avec Sing To The Last, mais il y a ce chant si particulier et cette construction du morceau. Bon, c’est du Thugs, clairement. Jeune lecteur, voilà l’occasion de te pencher sur ce groupe français qui a mis tout le monde d’accord à l’époque où il était en activité. Plus original est le morceau Family Life, plus pop, tout en restant teigneux, si on peut oser ce terme. Par contre le texte n’est pas pop, critiquer le Charity Bizness n’est pas grand public. Terrain connu avec le morceau qui lui succède, Black Gloves, qu’on a l’impression d’avoir déjà entendu autrefois. Last Generation, lui, n’est pas du tout surgi du passé, et nous porte vers des paysages et des climats intéressants avec une longue fin instrumentale.

LANE est aussi capable de morceaux lents, ce qui vous laissera le temps de respirer, comme le prouve ce It’s Only Love, qui est tout sauf du punk, même la basse est d’ailleurs. Ce morceau est le plus accessible de ce disque. Par contre, on tombe sur du hardcore avec Lollipop And Candy Cane, qui nous ramène à leur premier album. On termine par une grosse claque avec un morceau magistral tant au niveau du son que de l’inspiration, Pictures Of The Century. C’est la conclusion et elle est sans appel : ils sont bons et nous avons pris plaisir à écouter cet album. Nous espérons qu’il en sera de même pour vous.

Burning Heads – La Flèche D’Or (Paris) – 12 mai 2015

Nous nous autorisons de temps en temps une visite dans le monde du hardcore punk histoire de se décrasser les oreilles et de prendre le pouls d’une scène toujours vivante et dynamique. Nous avons déjà vanté les mérites des Burning Heads dans ces colonnes, et leurs passages dans la région sont assez espacés, hélas, pour que nous retournions les voir sans nous répéter. C’est la première fois qu’ils jouaient dans Paris intra-muros, et non en banlieue comme les fois précédentes, et nous nous devons de célébrer cet évènement.

Les Burning Heads sont l’un des groupes punk les plus intéressants de l’hexagone, et leur reprise de Making Plans For Nigel d’Xtc les a fait connaitre au-delà d’un public spécialisé. Certes, ce ne sont pas des nouveaux venus, ils ont des heures de vol, mais cela fait plaisir de voir que de tels groupes franchissent le cap des années et continuent à proposer leur musique au public avec la même énergie et sans nous lasser. Leur tournée qui passait ce soir-là par Paris fait suite à leur nouvel album, qu’ils ont présenté sur scène. Leur set fut plus tourné vers le hardcore que lors du concert à Issy Les Moulineaux l’année précédente , et il entremêle sans que personne ne trouve à y redire morceaux punk classique, hardcore et reggae. Les nouvelles compositions sont de bon niveau, et continuent à mélanger les genres pour notre plus grand plaisir. Le bassiste change d’instrument pour les titres reggae, qu’il joue aux doigts, gardant le médiator pour les autres styles. Ils ont joué leurs standards comme Same Old Song, Police In Helicopter ou Reaction. Le concert a duré deux heures, et nous avons tout juste eu le temps d’attraper un métro pour rentrer, ce qui ne nous arrive pas souvent, les concerts se terminant en général à l’heure. Là, nous n’avons pas vu le temps passer et la salle a été chauffée à blanc par les groupes de première partie, Not Scientists et The Rebel Assholes, qui sont bons, le premier jouant du rock speed et le deuxième du pur hardcore. Cette soirée punk était de bonne qualité et nous retournerons voir ces groupes en concert.

Hogwash + Burning Heads – Espace Icare (Issy les moulineaux) – 30 janvier 2014

Comme tous les ans le festival Träce du réseau 92 se tenait dans les salles des Hauts de Seine. Cette année la programmation donnait une large part au rock et l’Espace Icare d’Issy Les Moulineaux mettait à l’affiche deux groupes de hardcore, Hogwash et Burning Heads, reprennant la suite de l’association fahrenheit concerts.

Il en est du hardcore comme d’une course d’endurance : il faut jouer vite et longtemps, et ne pas lâcher l’affaire au bout d’un album. A ce jeu-là, les deux groupes qui jouaient ce jeudi soir se placent en bonne ligne pour gagner la compétition. Hogwash a réussit son pari de chauffer la salle avec 45 minutes de hardcore mélodique à la No Fx. Rien à redire, ils maitrisent leur sujet et font bonne figure si l’on compare avec les groupes US, ça fait du bien d’entendre cette musique et l’on en oublie le look skater décontracté trop évident pour ce type de formation. Hogwash est issu des repérages du Réseau 92, qui effectue un travail important en direction des groupes locaux.

Puis vint le tour des Burning Heads : après 20 ans de carrière, on ne présente plus le groupe hardcore d’Orléans, qui est reconnu dans le monde entier et qui se produit trop rarement en région parisienne à notre goût. Sur scène ils mélangent sans difficulté pour le public présent dans la salle ce soir là le reggae à la Clash et le hardcore le plus incisif, reprenant pour notre plus grand plaisir In The City des Jams. Il est à noter la sophistication des parties de guitare et des Breaks, Burning Heads faisant tout sauf de la musique de bourrin.

Bref nous avons passé une magnifique soirée dans une agréable petite salle de 150 places avec un public calme pour ces artistes qui méritent les grandes salles et les ambiances survoltées.