Metz – Atlas Vending

Quatrième album pour Metz.

Ce quatrième album du groupe noise-rock sur le label Sub Pop nous surprend, car nous les avions rangés au rayon des groupes pas indispensables. Or leur livraison 2020 nous met une claque. C’est toujours très bruyant, mais hyper intéressant. Comment font-ils pour obtenir un tel résultat en jouant la carte du chaos musical ? D’abord, ce disque n’est ni joli ni agréable. Et pourtant ce n’est pas non plus quelque chose d’expérimental barré ou un truc ce qui se voudrait avant-gardiste. Non, c’est à part et peu orthodoxe.

L’idée d’une musique bruitiste expérimentale, et utilisant des guitares furieuses, on connaît, demandez à Glen Branca ou Sonic Youth. Peut-on qualifier la musique de Metz de punk-rock ? Disons plutôt qu’elle s’en inspire dans l’esprit, la radicalité. Le groupe a été formé en 2008 au sein de la scène punk d’Ottawa au Canada avant de signer en 2012 sur le prestigieux label Sub Pop pour lequel ils réalisent leur premier album. Ils seront fidèles à ce label jusqu’à aujourd’hui. Et ce nouvel album est emblématique de la maîtrise de leur style.

Metz donne une forme à du dissonant, du bruyant, à partir d’une guitare électrique et d’une batterie qui a la part belle dans leurs morceaux. Les guitares semblent incompréhensibles et pourtant on prend du plaisir à écouter cet album. Les morceaux sont concis, le disque n’est pas facile, il est pourtant passionnant d’un bout à l’autre.

Il commence par un titre sombre, Pulse, qui répète la même guitare pendant que le chanteur déclame son texte. C’est au deuxième morceau, Blind Youth Industrial Park, qu’on entre dans le vif du sujet, et l’on n’est pas déçus. A 100 à l’heure, on enchaîne The Miror, No Ceilling et Hail Taxi, où le guitariste chanteur Alex Edkins donne de lui-même avec une énergie remarquable. Draw Us In, tranche sur les précédents par sa batterie cassée et sa partie de guitare. Mais ça repart juste après ce titre, jusqu’au dernier, A Boat To Drown In, qui est leur single, et qui repose sur une batterie plus conventionnelle, rapide, pendant que la guitare répète inlassablement la même figure.

Nous n’avons pas peur de le dire, cet album est une réussite artistique. En 2020, le rock radical à guitares se porte bien, en voici encore un exemple.

Metz – Metz

On avait envie de passer en 2014 avec un peu de bruit et de fureur. Metz est le groupe idéal pour mener à bien une guérilla contre ses voisins qui aspirent au calme.

Metz est le nom d’une ville de l’est de la France, c’est aussi celui de ce trio canadien signé en octobre 2012 par le label Sub Pop. Il pratique un noise rock rapide et débridé, virant au punk et misant tout sur l’énergie.

De l’énergie, les trois compères en ont, et nous martyrisent les oreilles avec leur compositions courtes et speedées. Leur musique est a-mélodique, des mélodies il n’y en a point, le chanteur est de la veine des hurleurs et il clame ses textes à la manière d’un groupe de hardcore punk. Voilà pour situer ce que vous allez entendre si vous vous procurez cet album bruyant et réjouissant.

Nous ne sommes donc pas chez Nirvana, issu du même label, dans un alliage de beauté et de bruit. Les guitares sont dissonantes et pleines de distorsion, le bassiste est surexcité et balance quelques notes avec fougue et la batterie mène l’ensemble avec conviction.  On a rarement entendu une telle rage et un tel niveau sonore en rock, il faut voir du côté du métal pour entendre autant de décibels, mais en rock, non, ce genre d’extrémistes musicaux ne courent pas les rues. Cet album est enregistré dans l’urgence, on ne sait pas de quoi sera fait l’avenir de ce groupe, alors il faut déguster dans l’instant.