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Vex et les Wampas – La Cave Dimière – le 24 février 2017

La banlieue parisienne, contrairement à ce que nous indiquent les faits divers, présente de nombreux avantages par rapport au centre-ville. Elle regorge depuis quelques années de salles de concert de bonne qualité, tant au niveau de la sono que de la programmation, salles accessibles par le transilien qui fonctionne plutôt bien.

Nos pas nous ont menés cette fois-ci à Argenteuil, dans le 95, à la Cave Dimière, lieu de musiques actuelles qui nous a été recommandé par un habitant de cette ville qui chronique des disques dans le magazine Soul Bag. On peut même dire qu’en banlieue, on a tout sous la main pour faire de la musique : locaux de répétitions, écoles de musiques, conservatoires comme partout, et salles de concerts. On peut même ne jamais aller à Paris ! Cette construction ininterrompue pendant des décennies est aujourd’hui menacée par des restrictions budgétaires qui amènent des suppressions de subventions. Pourtant la culture et la jeunesse sont des sujets consensuels, contrairement à celui de la police qui fait polémique actuellement. Nous espèrons qu’il en sera de même dans les années à venir.

Ce soir-là nous nous sommes rendus à une soirée spéciale rock alternatif, avec les derniers représentants en région parisienne de ce courant musical si dynamique dans les années 90. Hélas, cette époque est derrière nous, et il n’y a plus que des anciens comme Vex pour bouger dans le secteur !

Vex jouait ce soir là avec un son plus punk que d’habitude, débutant même le set sans leur section de cuivres. Pourtant c’est avec les cuivres qu’on les aime ! Musique énergique métissée, aux influences rock, ska et reggae, avec des textes militants, c’est un cocktail qui avait cours autrefois avec des groupes comme La Mano Negra, Marousse, Ska-P et Les Zuluberlus dont est issu le groupe Vex. Ils nous gratifient de reprises qui indiquent bien leurs références : Somebody Got Murdered de Clash et Moi de Mai de Starshooter. Notre préférence va à leur titre Mal Finir et à son refrain qui nous reste en tête : « tout ça va mal finir » et qui reflète bien les inquiétudes de notre époque.

Les Wampas ont un nouveau guitariste, Eiffello, et sortent un nouvel album, Evangelisti qui est leur 12è. Contrairement à une fausse idée, ce ne sont pas un quelconque groupe punk, même si ce sont de grands fans des Ramones. Ils sont capables d’avoir un vrai son rock’nroll à la Cramps, malgré la contrainte des 3 accords qui est ultra-limitative. Les titres de leur nouveau disque sont excellents, et renouent avec leurs classiques Manu Chao et Rimini. Didier Wampas, quoique retraité, est donc en grande forme. C’est un personnage attachant, et une bête de scène malgré son chant qui en énerve plus d’un. Ses textes sont drôles, parfois pertinents, et on ne s’ennuie pas à leurs concerts. Ils ont rappelé à l’assistance qu’ils répétaient dans cette même ville de banlieue en 1982. Cela ne nous rajeunit pas !

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