French Boutik – Gibert Musique (Paris-St-Michel) – 25 novembre 2016

Nous avons choisi de vous parler d’une initiative plus qu’intéressante du disquaire du Quartier Latin à Paris Gibert Musique : faire jouer un groupe dans le magasin pour la sortie de leur album. Nous tenons à faire connaître ces concerts promotionnels, gratuits et dans des condtions techniques minimales, dont nous avons connaissance par le bouche-à-Oreille.

C’est là l’occasion de défendre des groupes hexagonaux qui de battent pour leur musique. Certes les groupes que nous avons vus jusqu’à présent ne sont pas des nouveaux venus : French Boutik, comme les fantastiques Soucoupes Violentes et Wahington Dead Cats qui les ont précédés dans ces lieux, sont tout sauf des débutants. Serge Hoffman, le guitariste de French Boutik, joue depuis 30 ans dans des groupes de rock. Mais cette génération de rockers parisiens semble increvable. Si leur style de rock est daté, et ne correspond plus à ce que font les nouveaux artistes, ça fait toujours plaisir de les entendre en live au mileu des étagères de disques. French Boutik n’échappe pas à ce destin : leut rock sixties mélant jerk et mélodies naïves ne date pas d’aujourd’hui, et le rock a vu plus violent qu’eux. Il attisera la nostalgie des quinquagénaires à qui il feront constater l’acart entre l’explosion musicale des 80’s et le calme évident de notre époque. Ce concert n’était pas exceptionnel, la sono minimale laissait trop de place au bassiste et pas assez à la guitare, qui a un super son sur leur nouvel album « mieux comme ça » dont l’écoute nous a amené à nous déplacer pour les voir. A part le titre « je regarde les tigres » nous n’avons rien entendu qui soit à la hauteur de leur réputation. French boutik sont des puristes, qui ont participé à un festival mods en Grande-Bretagne et joués à Hambourg comme les Beatles. Ils ne jouent pas une musique vraiment moderne, mais telllement sucrée et rafraichissante que nous en redemandons.

The Psychotic Monks – Le Point Éphémère (Paris) – 08 novembre 2016

Nous voici de retour au Point Éphémère à Paris juste à côté de la place Stalingrad d’où les réfugiés ont disparus et qui est désormais quadrillée par la police qui les empêche de revenir. Il suffit d’aller à un concert dans la capitale pour voir la misère. Refermons cette parenthèse et passons au sujet qui nous préoccupe : le rock actuel.

Ce mardi soir nous somme allés voir deux groupes français, très différents musicalement. The Animen, qui jouait en premier, et qui propose une copie de qualité de ce qui se fait en Grande-Bretagne. Nous avons été agréablement surpris par ce rock british proche d’Arctic Monkeys et de The Last Shadow Puppets. Le public leur a réservé un bon accueil, et nous ne regrettons pas d’être venu les voir.

En tête d’affiche, il y avait the Psychotic Monks. Peut-on encore parler de rock à leur égard ? Non, ce n’est clairement pas du rock, mais une nouvelle musique électrique de transe tribale. Ce n’est pas du rock, mais de l’art. Les musiques actuelles ont atteint une force artistique qui les place aux côté de la peinture ou du théatre. Tout ça sans faire dans un trip intello : cette nouvelle forme de musique électrique, post-psychédélique et qualifiée de stoner par la presse, se déguste avec les oreilles et amène à la danse. Nous aimons beaucoup cette ambiance que nous n’avions vue que dans des free-parties, et jamais dans une salle de concert. Cette musique très originale vous fait baigner dans une expérience sonore, elle s’écoute comme de la musique classique ou contemporaine et se danse comme un musique populaire. Il est rare de trouver une telle créativité et une telle beauté. Pour la tête et le corps, une musique du 21è siècle. C’est la première fois que nous éprouvons une telle sensation avec de la musique à guitares.Nous quittons avec The Psychotic Monks l’univers et les codes de la pop pour vivre quelque chose de plus rare. Notre vie a changé avec ce concert.

The Courettes – La Féline (Paris-Ménilmontant) – 27 octobre 2016

La Féline n’est pas une salle de spectacle mais c’est tout comme : un bar rock de ménilmontant équipé d’une scène, connu des afficionados parisiens, et qui se soir là était bondé pour un excellent groupe que nous avons découvert à cette occasion.

The Courettes donnait deux concerts en région parisienne, un à la féline, l’autre à Mantes-la-Jolie. Ce groupe est originaire du Danemark et a sorti son premier album en 2015. Dans l’assistance, nous avons remarqué des organisateurs de concerts et des musiciens, et cela nous fait chaud au coeur de voir qu’ils savent encore apprécier le rock. Quelques mots sur le style paratiqué par ce groupe : look sixties, formation réduite à une chanteuse-guitariste accompagnée d’un batteur, pour un rock minimal légèrement rétro. C’est Flavia Couri, la guitariste, qui donne le tempo et assure le beat par son jeu de guitare implacable, qui doit beaucoup à Bo Diddley et aux Kinks. Le batteur se cale un peu laborieusement sur la guitare et place des beats somme toutes assez classiques, ce n’est pas du tout expérimental comme musique. Le son de la gratte est sale, pas du tout rockabilly, et notre Flavia ne joue donc pas avec un son clair mais un son rugueux et brut, un son des années 60, d’avant le psychédélisme et le hard-rock. Ce duo retrouve la veine des groupes des origines, et ses riffs vont à l’essentiel. C’est pour nous une vraie révélation et The Courettes sortent du lot des groupes garage, aidé en cela par des mélodies naïves. Ils sont largement au-dessus de ce qu’on peut entendre habituellement dans le genre dans les bars de la capitale. Ceux qui ne sont pas venus à ce concert ont raté quelque chose, pourtant le bouche-à-oreilles a fonctionné cette fois-ci. Ce groupe apporte un bain de fraîcheur et d’authenticité au rock d’aujourd’hui et cela nous va droit au coeur.

The Mirrors – La Station Gare des Mines (Paris-Aubervilliers) – 16 octobre 2016

Nous avons décidé pour la rentrée de voir où en était la France au niveau de ses groupes de rock, et d’écouter des groupes français, si possible jeunes, car diable ! Ça doit bien encore exister au 21è siècle ! Nous ne voulons pas vous lasser avec la génération Wampas qui est toujours en activité, mais que vous connaissez sans doute déjà.

Nos recherches nous ont menées vers divers groupes, dont the Mirrors, originaires de la ville d’Angers. Il s’agit d’un duo, formé d’un batteur et d’une chanteuse-guitariste, Sarah. Une formation peu banale, peut-être due aux circonstances qui président à la formation d’un groupe de musique. Ce que nous avons remarqué chez eux, c’est que malgré cette formule inhabituelle, c’est bien du rock’n’roll, même s’ils ne s’inscrivent pas dans un genre répertorié comme le sont le garage-rock, le punk-rock et le métal. Non, c’est bel et bien un groupe de rock, très au point pour son âge. Ce qui frappe au premier abord, c’est la justesse de leur musique, et leur son (la fender telecaster est une arme imparable). Les basses sont jouées par la guitariste en doublait le riff de gratte et ce côté rustique digne de bluesmen du temps jadis leur fait marquer des points. Ensuite, il y a le chant, qui étonne par sa force, inattendue chez un groupe hexagonal. Comme quoi les choses ont bien changé. The Mirrors jouait en première partie de deux groupes australiens, et pourtant c’est d’eux que nous avons choisi de vous parler. Non pas que les kangourous aient été mauvais, The Dune Rats sont un honnête groupe de pop-punk, avec des vocaux sympa, même si le son de la basse et de la guitare n’est pas fameux. Ils ont l’énergie et l’attitude. Nous avons vu ensuite DZ Deathrays, un groupe qui serait dans la veine de Rage Against The Machine, avec en plus des influences techno. Pas mauvais, mais pas aussi intéressants que la première partie, qui s’impose malgré son manque de notoriété. The Mirrors est un groupe à suivre, et ils viennent de sortir un EP. Nous n’avons pas regretté notre virée à Aubervilliers dans ce lieu atypique installé dans une friche industrielle : public cool, lieu cool, musique agéable même si ce n’est pas forcément notre style, en tout cas il n’y a pas photo, ce sont bien des groupes de rock  que nous avons pu entendre. Et nous avons eu un bus pour rentrer après le concert.

Parlor Snakes – Le Supersonic (Paris) – 03 octobre 2016

C’est au dernier moment que nous avons été averti de ce concert du groupe Parlor Snakes qui avait lieu dans un nouveau club parisien, le Supersonic, nouvelle enseigne de l’OPA. Il s’agissait de la soirée de lancement d’un journal Songazine, issu d’un site web qui passe désormais au papier.

Nous avons écouté et aimé l’album de Parlor Snakes et nous étions impatients de les voir sur scène. Première constatation : ils ne sont pas aussi jeunes que nous le pensions, mais ça va encore, le groupe n’a que 8 ans d’existence depuis ses débuts sous le nom de Dead Beats. Parlor Snakes a attiré notre attention par son rock puissant et racé, classique mais efficace. Ce soir-là, nous avons vu un groupe qui n’était pas au meilleur de sa forme, et qui est passé par quelques moments de flottement avant de se reprendre et de finir en beauté. Ils avaient pris un nouveau bassiste pour remplacer celui qui est momentanément indisponible, et ce musicien a plus qu’assuré, donnant une bonne assise à leur répertoire. Par contre la chanteuse Eugénie Alquezar a mis du temps à chauffer sa voix et il a fallu attendre la fin du set pour que le groupe donne le meilleur de lui même. Quand c’est chaud, c’est excellent, mais ils peuvent faire beaucoup mieux que ce que nous avons entendu ce lundi. Les dates prévues en province leur feront du bien et devraient leur permettre de ne pas rater une performance aussi importante pour eux. Nous vous conseillons néanmoins d’aller les voir sur scène car quand ils sont lancés c’est très bien.

Toybloid – Le Plan (Ris Orangis, paris sud) – 01 octobre 2016

Nous nous sommes aventurés en banlieue parisienne pour voir un groupe que nous avions raté lors de leur concert à Paris Intra-Muros. Cette scéance de rattrapage ne fut pas inutile. Toybloid, c’est tout simplement une bombe !

Mais parlons tout d’abord de la première partie, qui était de qualité : Karoline Rose, une chanteuse-guitariste franco -allemande. Elle parvient à tenir la scène toute seule avec sa voix superbe, veloutée et sensuelle, accompagnée seulement d’une guitare électrique et d’une boite-à-rythmes. C’est du pur indé, envoûtant et esthétique, et qui nous semblait tout particulièrement destiné par le hasard de la programmation. C’est une performance toute en finesse et en émotion, et nous espérons entendre reparler de cette artiste.

Toybloid, qui était en tête d’affiche, a en commun avec Katerine Rose la qualité vocale. Certes ce jeune groupe parisien n’a rien inventé, il fait du Joan Jett, mais nous n’en demandons pas tant. C’est déjà miraculeux de voir une telle qualité musicale de la part d’un groupe parisien et chez des gens aussi jeunes. Car les Toybloid sont très jeunes. Ce groupe a un réél talent, et nous a tapé dans l’oreille avec son single « If You dare ». Mais Toybloid n’est pas le groupe d’une seule chanson, et son rpéertoire contient d’autres hits potentiels. La ryhtmique nous fait penser à Mademoiselle K et pourrait être plus puissante. Mais malgré des défauts de jeunesse (ce n’est que leur premier album) ils dépssent d’une tête bien des groupes plus avancés en âge. Ce power-trio propose un pur moment de fun et d’energie, et réalise ce qu’on demande depuis toujours à des français : faire aussi bien que les anglo-saxons. Toybloid a une vraie chanteuse, ce qui nous change de tous les braillards que nous avons pu entendre lors des génération précédentes de groupes français. Bref un bon concert d’un bon groupe, et leur passage dans cette salle à la réputation affirmée est un signe de reconnaissance, car ce n’est pas n’importe qui qui joue à Ris-Orangis. Nous aimerions que ce groupe ne soir pas un cas isolé, et qu ‘il y ait une vague de groupes français de qualité. Nous sommes à l’affut de ce genre de choses.

Steve Gunn – Le Batofar (Paris 13è) – 18 mai 2016

Nous sommes retournés au Batofar qui est une petite salle à la programmation pointue et de qualité pour faire encore une découverte. Mais cette fois-ci nous n’avons pas vu le nouveau visage du rock mais un artiste qui semble tout droit sorti des seventies.

Steve Gunn est un chanteur-guitariste new-yorkais, qui a en d’autre temps accompagné Kurt Vile. On dirait que pour lui le temps s’est arrêté. Non pas que ce soit mauvais, loin de là, mais son style est hors des tendances et des vagues successives qui ont marqué la musique électrifiée depuis 1972. Comme nous avons écouté des disques de cette époque, cela ne nous dérange pas, et nous vous invitons à jeter une oreille sur ce qui se faisait à une autre époque. Jorma kaukonen n’est pas loin. Ce n’est pas du folk, mais bel est bien du rock tel qu’il se pratiquait peu de temps après le festival de Woodstock. Pour qui aime les guitares, c’est un régal, car il a un beau jeu et une belle voix, et c’est un bon songwriter. On sent bien que le rock actuel ne vient pas de nulle part, et qu’il a un passé. Ce concert aura été un flash-back de plus de 40 ans. Nous aurions préféré quelque chose de plus folk où de plus contemporain, mais il y a encore des fans des seventies et il est toujours bon de savoir d’où on vient. A l’heure des reformations et du vintage, nous avons été agréablement surpris par cette personnalité qui poursuit son chemin hors des tendances. C’est un artiste rare, et qui n’est pas promis à une vaste renommée. Mais c’est une bonne musique, même si elle est datée. Cet artiste qui se produit encore est à voir pour qui voudrait savoir à quoi ressemblait le rock il y a quelques générations..

Lonely The Brave – le Pop Up Du Label (Paris) -14 mai 2016

Lonely The Brave passait par Paris dans la cave du Pop-Up du Label pour promouvoir son deuxième album et nous avons profité de l’occasion pour les revoir sur scène. La première fois que nous les avions vu, c’était au Point Ephémère dans le 10è arrondissement. Ce groupe est une énigme : profondément original, il joue un rock comme nous n’en avons pas entendu depuis bien longtemps.

En effet, cela faisait des années que nous cherchions des artistes qui sortent des sentiers battus et de ce qui se fait couramment en rock. C’est le guitariste Mark Trotter qui tient le devant de la scène, le chanteur restant sur le côté comme un cuivre, ce qui est une bonne image car sa voix est un élément du groupe parmi d’autres. C’est inhabituel mais pas choquant . Le set est cohérent et ils ont un style à eux, même s’ils revendiquent une influence des Deftones. On notera néanmoins que leur nouveau répertoire est plus conventionnel et pourra convenir aux inconditionnels des Stooges. Rythmes plus rapides, guitares moins sophistiquées, ce concert nous a surpris après une journée passée à réécouter le premier album. Ils sont annoncés cet été dans de nombreux festivals comme le Main Square à Arras, ainsi qu’en Allemagne et en Suisse, ce qui veut dire que vous pourrez les voir et que cette année ils ne font pas qu’un passage éclair dans la capitale française. Ils commencent à prendre de l’ampleur et à intéresser le public. Ainsi, ce soir au Pop-Up, les gens connaissaient leurs chansons et ne venaient pas par curiosité. Lonely The Brave commence à avoir des fans en France. Ouf, on commençait à se poser des questions et à douter. Nous jetterons désormais une oreille sur les production alternative rock car les choses sont manifestement en train de bouger.

Hinds – le Badaboum (Paris Bastille) – 29 février 2016

Nous avons flashé sur le groupe Hinds à la première écoute, sans prendre le recul nécéssaire à l’appréciation de leur musique. Nous sommes donc allés à ce concert sur une conviction intime et sans consulter personne ni sans nous poser la moindre question.

Et bien nous avons bien fait. Hinds est un groupe espagnol chantant en anglais, qui s’est formé en 2001 et qui se compse exclusivement de filles. Et oui, aujourd’hui les femmes ont pris une place importante dans le rock, ce n’est plus une affaire de mecs en santiag et blouson de cuir. D’ailleurs la petite salle du Badaboum était remplie de jeunes femmes. Et c’était plein, preuve du succès de ce groupe. Le Badaboum, autrefois la Scène, est un lieu stratégique du quartier Bastillle et fut le pionnier du rock dans ce quartier. Nous avons connu l’ancienne salle et nous avons retrouvé nos marques sans problème. L’accueil est bon, le responsable du concert est pro. Question musique, Hinds propose un rock mélodique et frais, agréable et pas prise de tête. Nous avons entendu des choses plus noires et tourmentées que ce combo qui a le vent en poupe. Ce n’est pas si garage rock que ça, c’est de la musique en 3 accords, ce qui est devenu rare à notre époque et sonnait un peu typique. Ceux d’entre vous qui ont écouté Chuck Berry et du ska aimeront Hinds. Ceux qui aiment le Velvet ou les Cramps trouveront cette musique un peu superficielle. En tout cas, cela plait et cela marche, Hinds a un succès d’estime et a eu un article dans les Inrocks et intéresse les américains.

Dilly Dally – la Mécanique Ondulatoire (Paris) – 19 janvier 2016

La Mécanique Ondulatoire est un pub disposant d’une cave très bien aménagée pour recevoir les groupes, situé en plein quartier Bastille, à deux pas du disquaire Born Bad, et ce lieu est à la mode. Les barmens sont sympa, le prix des conso n’est pas excessif, et on peut y entendre de la bonne musique, comme ce soir le groupe canadien Dilly Daily.

C’est par hasard que nous avons découvert ce groupe qui existe depuis 2009 et qui est tout simplement excellent. Ils jouent une sorte de grunge dans une formation basse-batterie-guitare solo- guitariste chanteur. Leur sens de la mélodie est très clair, et la guitariste soliste a un son excellent, très fluide, qui donne une couleur spéciale aux chansons et attire l’oreille . C’est une femme, comme quoi les macho n’ont qu’à aller se rhabiller. La chanteuse est jolie, ceci dit, et l’on parlait anglais dans la salle. Nous vous conseillons ce groupe dont le son est assez original et dont la demoiselle soliste donne une leçon de guitare aux tristes hard-rockers overlookés que nous entendons le dimanche après-midi sur les ondes FM. Nous vous recommandons ce groupe, qui certe n’invente rien, mais le joue impecablement.